dimanche 28 décembre 2008

Question

Est-ce que je m'achète Karkwa - Le volume du vent? Votre opinion?

Résolution #1 pour 2009

Recommencer à boire
:-)

mardi 23 décembre 2008

Idée de cadeau

Je ne voulais pas amalgamer ce billet commercial avec l'art du billet précédent.

Mais si vous ne savez pas quoi encore acheter pour Noël, je vous suggère l'excellent Douze Hommes Rapaillés. C'est excellent et ça nous change de Enwèye, embarque ma belle. Même nos hasbeens sonnent bon.

Dégagé

''je marche à toi, je titube à toi, je bois
à la gourde vide du sens de la vie
à ces pas semés dans les rues sans nord ni sud
à ces taloches de vent sans queue et sans tête
je n'ai plus de visage pour l'amour
je n'ai plus de visage pour rien de rien
parfois je m'assois par pitié de moi
j'ouvre mes bras à la croix des sommeils
mon corps est un dernier réseau de tics amoureux
avec à mes doigts les ficelles des souvenirs perdus
je n'attends pas à demain je t'attends
je n'attends pas la fin du monde je t'attends
dégagé de la fausse auréole de ma vie''


-tiré de L'Homme Rapaillé, Gaston Miron, Montréal, L'Hexagone, 1994

Je cours!

Je viens d'aller prendre une marche avec ma conjointe et au début, mon corps réagissait normalement comme un malade, c'est-à-dire en traînant littéralement de la patte au niveau du souffle et des jambes.

Mais quelques minutes avant le retour à la maison, j'ai ressenti un bien-être et une énergie nouvelle, si bien que j'ai couru le dernier coin de rue. Tout s'est terminé dans un Ickey Shuffle endiablé. Prend ça cancer!

dimanche 21 décembre 2008

Chimères

Délaissons TQS et parlons Art. Ma voisine d'en face et sa soeur ont préparé une exposition de peinture qu'elles ont présenté à la bibliothèque de ma localité ces dernières semaines. L'exposition s'est ensuite mutée en blogue à cette adresse.

L'art étant subjectif, je vous laisse juger du grand talent qui transpire dans le voisinage. Moi comme blogueur-cancéreux, clown ou déneigeur. Et elle comme peintre et mère de famille ultra-active.

Mais il y a plus. Deux oeuvres ont été mises en vente et les profits seront acheminé à la Société Canadienne du Cancer. Elles sont sur le site. Je vous encourage.

Sur ma future liste Happy 3

Voir clip de Feist, tourné en une seule prise à ce qu'on a dit à Musimax. Je suis probablement en retard dans la musique coudonc.

J'aurais dû le savoir

Hier soir vers 11h00, en regardant la fin du match de football Baltimore-Dallas, je pitonnais entre plusieurs canaux en attendant le début de Saturday Night Live.

Je tombe à 11h15 sur les Playmate de Noël à TQS. Franchement trop explicite. Je ne suis pas né à la bonne époque. Dans notre temps, c'est-à-dire lorsque j'étais adolescent, il fallait tout pour voir un sein dans un film à la télé. Maintenant, c'est full-frontal sur les parties les plus intimes de l'anatomie féminine.

En tout cas, je reviens vers le football, je vais à Musique Plus et finalement à 11h40, après Sarah Palin à SNL, je reviens à TQS où je vois ''Le Septième Sens'' dans le téléhoraire interactif. Je me dit, excellent, je ne me souviens plus du début de ce film avec Bruce Willis. Donc j'attend la fin des commerciaux et quand nous revenons au film, il y a un avertissement au téléspectateur de contenu sexuel explicite. Hein, je me dis, il me semble qu'il n'y avait pas de nudité dans ce film, ça parle de fantômes et d'un petit gars.

Je ne sais pas si c'est la chimio ou les pilules mais j'aurais dû allumer bien avant. Le film avec Bruce Willis, c'est Le SIXIÈME Sens. C'est fou ce qu'un seul sens de plus peut faire sur le scénario d'un film.

De toute façon, pourquoi diable la direction de TQS aurait programmé un si bon film à 23h30, après une ''téléfilm'' de Playboy?!? Quoique à bien y penser, on ne sait jamais.

samedi 20 décembre 2008

La Résistance

Vendredi soir, pour la première fois depuis environ neuf mois, je serais parti sur une genre de balloune, de brosse, de party, de dérape, de bamboche, appelez cela comme vous le voulez.

Comme plusieurs personnes, vendredi aurait été probablement ma dernière journée de travail avant les Fêtes. Je serais arrêté en quelque part prendre deux bières, question de décompresser seul. Deux bières seulement, il faut conduire quand même.

Je serais revenu laisser mon auto à la maison et je serais reparti vers le bar du coin pour vider trois ou quatre grosses Molson Ex bien froides, les premières avec du jus de tomate mélangé avec la bière dans mon verre, spécialité du patelin d'où je viens. Je me serais rappelé mon coin de pays, ma famille, en souhaitant qu'ils soient tous là ce soir avec moi.

Accompagné de quelques amis ou joyeux drilles, nous aurions errer de taverne en taverne à la recherche d'une bouée (Plume). Voir quelles ''sortes'' de gens pourraient bien être chez Georges ou au Bistro un vendredi soir à 20h30 un 19 décembre. Changer de bar pour voir le monde ailleurs, pour changer le mal de place. Plusieurs paumés en perspective mais combien de commentaires et niaiseries à échanger entre amis.

Se faire des clin-d'oeils, se parler avec les yeux (ex.on cligne les yeux vers la porte, il faut se pousser), faire parler la waitress. Mettre quelques huards dans le jukebox pour entendre Mon Chum Rémy pour la cinquantième fois. Mettre quelques huards dans la vidéopokers en la caressant et en lui chuchotant bien tendrement ''enwèye paye, colisse''.

Aller voir les gars au hockey après, dans leur ligue de garage et leur antichambre. Prendre encore quelques EXs bien froides. Revenir au Plaza à minuit le soir. Se commander un poutine afin de bien se calfeuter l'estomac. Prendre ses aspirines. Se coucher près de la femme que j'aime en lui disant que je l'aime encore plus quand je suis chaud.

Mais, je n'ai rien fait de tout cela. Maudite chimiothérapie. Maudite pilules. Maudit cancer. J'ai résisté.

jeudi 18 décembre 2008

Faits saillants de ma semaine de traitement

Je suis tranquille car voyez-vous, je suis en pleine semaine complète de traitement avec Mesna à boire et tout le tra-la-la. Mais c'est bien que ça arrive une semaine avec la Nowell.

Lundi, mon hémoglobine est à 89. Je pète le feu. Ça doit être à cause de la toute la fondue que j'ai mangé samedi, enfin celle que mon frère le goinfre a bien voulu me laisser (il a vidé les assiettes de viande comme un porc - haha). Donc pas de transfusion lundi, nous verrons la semaine prochaine. Ma mère m'accompagne, nous allons luncher à la Casa Grecque dont le menu est ma foi, complètement le contraire du livre du bon docteur Béliveau. Heureusement qu'il y a de la salade détrempée dans mon assiette pour accompagner mes crevettes à l'ail et mes médaillons de boeuf.

Mardi, ma mère m'accompagne encore. Je ne suis pas un très bon malade car je dors pas mal. Je suis surpris. Au moins 4 chaises sont occupées par des personnes de moins de 30 ans, en plus de moi et de mes 37 ans. Pour l'amour de Dieu, qu'est-ce qu'il y a dans l'air, dans la bouffe, dans l'environnement, dans les produits de beauté, dans nos gênes pour que tant de jeunes soient atteinte de cette maudite maladie? Trop de beurre à l'ail dans les crevette peut-être? Ou c'est peut-être les souvlakis de la Belle Province, que j'ai mangé pour dîner, accompagnés d'une frite graisseuse et d'un Coke zéro. Inconscient je suis, mais il faut que je me récompense. Mauvaise prémisse mais c'est l'instinct de survie, que voulez-vous.

Mercredi, un ami doit m'accompagner mais il vient de Drummondville et il viendra me rejoindre à l'hôpital. Il neige beaucoup. Un autre ami vient me prendre chez moi pour m'amener à mon traitement pour 8h. Il arrive très ponctuellement à 7h15 mais je viens tout juste de faire mon sandwich aux oeufs. Je m'habille et je sors, sandwich à la main dans une assiette Bob l'éponge. Arrivé sur le bord de la rue, les pieds me partent et je me retrouve sur le dos, les pieds en demi-split, un peu comme si j'étais José Théodore. Mais la sandwich est toujours dans ma gobeuse, c'est-à-dire dans l'assiette, dans ma main. Great save! Pensez-vous que mon ami s'est gardé un gêne pour ne pas rire de moi, un pauvre cancéreux enneigé? Il riait à gorge déployée quand je suis entré dans le camion. Je lui pardonne, le rire favorise la guérison.

Finalement, après le début de mon traitement, mon ami de Drummond m'appelle pour me dire
que la 20 est bloquée. Je lui dit de laisser faire, les cirsconstances ne le permettent pas, on se reprendra tant qu'à se voir seulement une heure, ce n'est pas logique. Il fallait bien qu'il choisisse cette journée-là. Ce n'est pas grave. J'ai dormi. Et ma conjointe est venue me chercher à 11h quand le traitement fut fini. Nous en avons profité pour aller au CLSC pour faire changer mon pansement de Pickline et ma conjointe a pu se faire voir par un médecin pour une toux persistante qui a été finalement diagnostiquée comme une bronchite. Tout est bien qui finit bien...ou mal selon si j'attrape la bronchite en question durant le temps des Fêtes.

Aujourd'hui, jeudi, rien à signaler, ce qui devrait faire rire L'En Saignant, dont c'était le surnom (''rien à signaler'') alors qu'il travaillait comme surveillant de nuit dans notre jeunesse, il y a si longtemps.

Et demain -23h06, je dois aller me coucher!- ma soeur m'accompagne. Pas de resto de prévu, elle a pris quelques livres dernièrement qu'elle m'a dit. Un ami de Québec doit passer et je dois aller chercher les filles à l'école pour 3h30. Journée remplie!

Je me sens bien. Il faut que je vous parle de Vivre autrement, série radiophonique qui a été présentée sur les ondes de la Première Chaîne de Radio-Canada et dont vous avez le lien sous la rubrique ''espoir'' à votre droite.

vendredi 12 décembre 2008

Les chandelles

Mardi dernier, c'est l'anniversaire de ma plus jeune. Alors elle a son gâteau avec son gros 7 dessus. Ça fait poche hein, à bien y penser? Il faudra que j'achète huit chandelles la prochaine fois.

En tout cas, on lui demande de faire un voeux avant de souffler.

MPJ: Je ne sais pas.

NOUS: Ben oui, est-ce qu'il y a des choses que tu aimerais avoir.

MPJ: Je ne sais pas.

Déjà ému -les fêtes ça m'émeut- je pense à ma guérison et je brûle d'impatience que ma fille nous dise qu'elle veut que je sois guéri. Mais il ne faudrait pas qu'elle le dise dans le fond si elle veut que le voeu se réalise. En tout cas.

NOUS: T'es sûre?

MPJ: Non, c'est correct, je suis heureuse.

N'est-ce que pas tous ce que nous voulons, comme parents, que nos enfants soient heureux? Malgré tout, en plus.

Merci.

Lost - Perdus

Je résiste toujours mais je ne sais pas comment je vais faire lorsque j'irai magasiner les cadeaux des autres.

Les critiques disent à propos de cette saison de la télésérie qu'enfin, le spectateur a le sentiment que les créateurs s'en vont vers un dénouement final et qu'à la fin, tout va s'expliquer.

Et là je me suis mis à penser, tout d'un coup que je meurs avant la fin de la série? Je ne saurai jamais finalement la signification de l'ours polaire, des bruits dans la jungle, des multiples ''flash-forwards''?

Raison de plus pour rester en vie encore deux ans. Au pire, je reviendrai vous hanter.

Je blague, ne prenez pas ça de même.

La neige

Je suis content, il neige. Les enfants pourront aller jouer dehors durant les vacances si la météo ne vient pas tout gâcher avec de la pluie, de la chaleur intense et une quelconque affliction hors-hivernale. Quelle poésie ou quel langage bureaucratique, c'est selon votre degré d'ouverture face à notre belle saison.

Je viens de déneiger. Voyez la nuance. Je n'ai pas dit ''pelleter''. Car j'ai la chance d'avoir un proprio avec une souffleuse, jaune camion en plus. Pendant que lui ou moi conduisons l'engin, l'autre bizoune avec une pelle, de manière à faire une belle job propre. Nous sommes en banlieue, que voulez-vous, la Ville déneige trois fois par jour.

Mais nous sommes encore en décision sur son nom. Pauline? Non, trop méchant. Bertha? Pas assez original. La grosse? Cela pourrait porter à confusion avec notre ancienne chatte. Killer? Comme dans Slap Shot. Des idées?

jeudi 11 décembre 2008

Nous autres on est peppés

Je ne sais pas pourquoi j'écris un titre aussi moche. Mais c'est celui qui m'est venu pour décrire ma journée. Enfin, un matin où je me lève en forme! Ça m'a rappelé les chansons scoutes.

Ce qui m'a permis de vider l'évier, remplir le lave-vaisselle, ramasser le salon, ramasser les traîneries sur notre ilot, d'aller acheter des essuie-glaces et des crochets pour ma boîte aux lettres tombée, de rapporter des livres à la bibliothèque et d'admirer une exposition d'artistes locaux, faire le lit, dormir, marcher dehors un peu, trouver notre pelle, terminer une revue, répondre à quelques courriels.

Eh oui, ça prend de l'énergie pour dormir. Moins stressé par les choses, ça dort mieux. C'est un truc Feng shui.

Ce soir, je relaxe. Je blogue un peu, en écoutant The Killers et en buvant un super café instant décaf. Je vais probablement regarder Rome II tantôt, un peu de NFL plus tard. Il me brûle d'envie d'aller acheter Lost 4. Ma conjointe va faire l'épicerie et le souper en revenant. Je suis gras dur.

dimanche 7 décembre 2008

Dimanche plate

Je me suis levé clopinant avec des légères nausées. Juste un sentiment de mauvaise digestion. Je n'avais pas faim, ce qui est curieux dans mon cas le matin. J'avais pourtant bien dormi, et longtemps, quoique un sommeil fertile en rêves et cauchemars.

Ma conjointe veut m'amener magasiner. Je dis non. Signe que je ne me sens pas bien. J'avais oublié de vous dire que j'avais des problèmes de sinus depuis dimanche dernier et que ça avait l'air de s'en aller dans le bon sens puisque je ne me réveillais plus complètement congestionné. Il faut faire attention dans mon cas puisque tout peut dégénérer en infection et en court séjour joyeux à l'hôpital ou encore mieux, à l'urgence.

Donc pendant l'absence de ma conjointe, j'en ai profité pour déjeuner et me recoucher. J'avais les pieds et les mains gelées. Pourtant, mon thermomètre ne montrait pas de fièvre. Je me suis levé à midi, très chaud. Quel sentiment, être chaud.

En tout cas, la suite n'est pas glorieuse: pizza pour dîner, Les Coulisses du pouvoir, la NFL, un autre petit roupillon raté. La preuve que ça n'allait pas, je n'ai lu ma Presse qu'à 15h.

J'écris et j'ai encore froid. Et je n'ai pas trop d'énergie. Peut-être qu'une petite marche me ferait du bien après souper mais il faudrait que je m'habille car je suis toujours en pyjama. Quel meulade je suis.

vendredi 5 décembre 2008

Are we human or are we dancer?

''Pay my respects to grace and virtue
send my condolences to good
give my regards to soul and romance
they always did the best they could
and so long to devotion,
you taught me everything I know
wave good bye, wish me well ''

-Human, The Killers

mercredi 3 décembre 2008

Lance & Sting

En discutant avec une infirmière lundi, cela m'a convaincu qu'il fallait que je commence à faire une activité physique. Lors d'un cyclothon en août, j'avais gagné comme prix de présence un abonnement à un cours dans un club de yoga/stretching mais je n'avais jamais mis l'effort d'appeler ou de me rendre.

Je suis allé m'inscrire après ma visite à l'hôpital, autre preuve que j'ai reçu du sang de femme. Vous aimez battre le fer pendant qu'il est chaud.

Donc la semaine prochaine, je fais mon évaluation (posture, respiration etc.) et à partir de janvier, je vais devenir une espère d'expérience ambulante. Mesdames et messieurs, dans le coin droit, le yoga et dans le coin gauche, le cancer.

Be a Warrior. Je vais devenir un croisement entre Lance Arsmtrong et Sting. Je vais pouvoir faire l'amour comme je grimperais une montagne dans un contre-la-montre. Présentement, c'est surtout du contre-la-montre que je fais. Ne pas subir de crevaison avant s'enfourcher le vélo.

Quoi? Le yoga est au tantrisme ce que le pot est à la coke. Il faut commencer en quelque part.

Il faudra de plus que je m'habille en sportif (à prononcer comme Pete dans Chambre en ville).

Bonne nouvelle

''L'important, c'est que ça diminue'', m'a dit le Dr.Nouh dans son bureau lors de ma visite de 5 minutes avant ma transfusion. Il parlait de mes taches sur les poumons. J'ai pu brièvement lire à son écran '' diminution sensible des taches sur les deux poumons''. J'imagine que c'est une bonne nouvelle. Évidemment, diminution ne signifie pas élimination mais bon, nous ne sommes qu'à 5 mois de la fin de mon traitement quand même.

Donc j'ai eu une transfusion sanguine par précaution car mon hémoglobine était à 81, ce qui n'est pas si mal dans le fond. Quand j'ai quitté le département, j'ai dit à Garde Suzanne que je me sentais top shape et elle m'a répliqué que c'était probablement parce que j'avais eu du sang de femme.

Hum. Voilà ce qui explique peut-être pourquoi j'ai dépensé 35$ en 5 minutes après en allant dans une librairie et une tabagie. Trois revues, un calepin et un agenda 2009 rose, dont une partie des profits vont à la lutte au cancer du sein.

Ma plus jeune II

Parlant de caca, gastro oblige, j'ai une petite anecdote pas dégueulasse du tout à raconter. Dimanche soir, je suis dans la salle de bain, en train de, enfin, je vous épargne les détails, pendant que ma fille est dans la douche.

Elle sort alors que je suis toujours assis sur le trône comme on dit. Et elle me dit, en ricanant: ''Toi Papa, tu ne fais que ça des cacas dans ta vie.''

Franchement. Quelle haute estime de son père elle a cette petite.

Ma plus jeune

Est à la maison aujourd'hui car elle a la gastro. Mais elle va bien ce matin, elle a mangé des succulentes bananes écrasées. Je peux vous dire que je me lave les mains aux cinq minutes, quoique mes globules blancs et mon système immunitaire se portent bien cette semaine, enfin, les chiffres étaient corrects lundi. Mais il ne faut pas que je pogne cette cochonnerie.

Alors c'est très plate d'avoir un enfant à la maison et de limiter les contacts avec lui. Mais c'est plaisant quand même d'entendre ''les bonhommes'' jouer à la télé, non-stop depuis 7h.

samedi 29 novembre 2008

Citation

(de Milan Kundera, dans La Plaisanterie)

''Tout sera oublié et rien ne sera réparé. Le rôle de la réparation (et par la vengeance et par le pardon) sera tenu par l'oubli. Personne ne réparera les torts commis, mais tous les torts seront oubliés.''

Encore un beau samedi

Sur le programme:

  • petite marche
  • bibliothèque avec les filles
  • petites emplettes à la pharmacie
  • soupe secrète
  • partir endiablée de Mémoire où, malgré tous mes efforts pour apprendre la défaite à ma plus jeune, elle me bat tout le temps
  • petit somme cet après-midi
  • souper de pilons de poulet dans la sauce sucrée et riz
  • film probablement, à moins qu'on se chicane et qu'on regarde le hockey (moi et ma plus jeune contre le reste de la famille)
  • long roupillon jusqu'à demain avec calins espérés :-)

Bon samedi à tous!

vendredi 28 novembre 2008

Atelier d'art créatif - Fin

Pour ceux que ça pourrait un jour intéresser, l'atelier était donné par Geneviève St-Pierre, qui possède une formation en psychothérapie Émotivo-Rationnel et en Art-thérapie. Elle a animé plusieurs ateliers de journal Créatif pour des organismes.

Malheureusement, je n'ai pas les coordonnées réelles de la thérapeute en question. Mais son bureau est situé à Richelieu, en Montérégie.

Enfin, le but de cet exercice était créer quelque chose à partir de trois mots. Nous avons écrit un âge sur un petit papier rouge, un endroit sur un petit papier rouge foncé et un objet sur un petit papier jaune. Les participants se sont ensuite échangés les papiers pour se retrouver avec des agencements hétéroclites.

Voici ce que ça a donné dans mon cas:

Rodrigue se leva, difficilement comme toujours. Sa maison de Mont-Saint-Hilaire était froide comme d'habitude. C'était la fin de du mois d'octobre. Dehors, il faisait froid, c'était venteux mais on sentait que le soleil voulait tout de même montrer son nez, plus tard.

Rodrigue alla dans la cuisine démarrer la cafetière et revint dans la chambre pour enfiler des vêtements chauds. L'odeur du café se répandit dans toute la maison. Son chat Gripette sortit de sous le lit. Il roucoula entre les jambes de son maître.

-Tu veux du manger ma grosse coucoune?

Rodrigue donna son pain quotidien à son animal, qui se précipita sur le bol comme un fauve. Il alla ensuite dans le garde-manger pour préparer un petit goûter qu'il amènerait avec lui dans la MONTAGNE.

Depuis sa retraite, il y a bientôt trente ans, Rodrigue allait à tous les vendredis dans la montagne, jamais vraiment au même endroit.

Il apportait ses CRAYONS et écrivait ce qu'il voyait. Parfois, il dessinait. Souvent, il photographiait aussi.

Ses passe-temps lui avait fait remporter de nombreux prix, ce qu'il lu avait valu le titre du plus vieil artiste de Mont-Saint-Hilaire, à 88 ANS.

Trouvés dans un vieux calepin

Je crois que je cherchais des idées pour un roman ou une nouvelle:

''J'ai commencé l'année avec le sentiment terrifiant que la mort rôdait. La mienne, celle de mon père, de ma grand-mère et même celle de l'un de mes fils. Où était-ce simplement le fait que j'avais trop longtemps été absorbé par une série télé portant sur un famille dysfonctionnelle propriétaire d'un salon funéraire''

''Nouvelle: un père attend que son fils se trouve un emploi pour mourir.''

''Un écrivain n'a qu'à écrire ses mémoires en premier, quand il se souvient encore de tout.''

''Le vin avait le goût des hosties, ce souvenir me venant soit de mon mariage, soit de ma confirmation.

Les effets secondaires

Juste une petite chronique pas vraiment tristounette. Qu'est-ce que sont les effets secondaires d'un traitement de chimiothérapie dans un hôpital près de chez vous? (entre parenthèses, solution proposée)

  • mes cheveux, qui repoussaient, retombent. Ils étaient plus foncé on dirait.
  • des points noirs et des boutons dans le front (conjointe)
  • des sourcils clairsemés
  • des yeux secs (gouttes)
  • sinus embourbés et secs (Sinutab)
  • nez sec et embourbé (Rhinaris)
  • lèvres gerçées (Blistex)
  • barbe absente à des endroits stratégiquement masculins, ex sous le nez mais pas à l'endroit où les chats ont généralement leurs moustaches, voici peut-être pourquoi peut-être ils me prennent pour l'un des leurs ces jours-ci.
  • reflux gastrique (pilules)
  • fatigue générale (lit)
  • anxiété (Ativan)
  • fébrilité (tenir un oreiller ou un coussin en dormant, faire la vaiselle)
  • manque de concentration (ce blogue)

Mais c'était dans les derniers jours. Je me sens mieux ce matin, vendredi. L'effet des pilules anti-nausées va s'estomper et les derniers effets (stress, anxiété, fébrilité) vont disparaître d'ici quelques heures, jours.

dimanche 23 novembre 2008

I feel good


Non, ce blogue n'est pas devenu un blogue en anglais comme Les Soliloquistes presque. Je me sens bien aujourd'hui. J'ai un traitement demain avec une transfusion probablement. J'ai bien dormi. Je mange bien.

Les Bruins ont gagné hier, en fait, ils ont gâché la fête au Centre Bell. J'ai fait un dollar avec ma fille aînée dont l'équipe préférée est le CH. Quel papa ingrat! Apprendre le gambling à ses enfants. ''c'est pour le fun, juste pour s'achaler'', que j'ai dit. ''Oui, Papa, je ne veux pas perdre tout l'argent de mon cochon!''.

Les Alouettes vont remporter la Coupe Grey. Enfin je l'espère. S'ils gagnent, je casse mon carême et je prend une bière. UNE bière. La rechute fait partie de la thérapie quand même. J'ai dit à mes filles de porter leur casquette et leur tuque des Alouettes.

La dernière fois que la Coupe Grey avait été tenue à Montréal, mon ex était enceinte de ma plus jeune. Et cette dernière, cette petite vlimeuse, avait décidé de nous faire une fausse alerte, à moins que ce soit la mère, ce que mes amis soupçonnent (haha). Quand je lui raconte l'épisode, elle rit tellement, comme si elle le savait. Ma fille, pas mon ex.


Donc, tout l'échafaudage depuis longtemps planifié de notre beuverie collective s'était écroulé alors qu'à 13h, j'étais toujours à l'hôpital. Mes amis courraient depuis 11h les partys d'avant-match à Montréal. Il avait fallu que je fasse de la '' brosse de rattrapage'' pour rejoindre le même feeling que mes collègues de banc. Mais tout était rentré dans l'ordre avec quelques heures de retard.

Ah le bon temps! Je nous souhaite bonne chance pour cette année! Et bonne chance à Anthony Calvillo, notre quart, dont l'épouse a été aux prises avec le cancer l'an passé. Nous perdrons peut-être la guerre, mais nous ne perdrons pas cette bataille!

jeudi 20 novembre 2008

Et ma libido?

Note de l'auteur: Si vous transmettez l'ensemble de ce blogue à mes enfants lorsqu'elles seront en âge de comprendre, pouvez-vous svp omettre ce billet. Aussi, maman, ne lis pas ça!

Voici la troisième question qui m'est parvenu dans le cadre de ma chronique Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le cancer sans jamais avoir oser le demander:

''Est-ce que ça affecte la libido toute cette drogue qu'ils t'injectent?''

Libido: Énergie psychique de la pulsion sexuelle (Petit Larousse).

La réponse est non. Mon imagination est toujours la même mais le body ne suit plus toujours. Je ne suis pas rendu au Viagra quand même mais sept long mois de chimio, ça laisse des traces sur la performance. J'espère que ça va revenir.

Deux autres choses. On pense des fois, urgence de vivre, urgence de baiser. Pour ma part, pour l'instant, ce n'est pas mon genre. Capoter et tenter de réaliser mes fantasmes les plus fous seraient un peu un aveu d'impuissance face à ma maladie. De capituler, de dire, ça y est, l'heure est venue, je vais mourir, faisons un ménage à trois.

Après ma guérison, je ne dis pas que je n'aurai pas un regard différent sur tout cet aspect de ma vie et que je n'essaierai pas de rattraper le temps perdu.

Finalement, j'ai moi-même de la difficulté à me regarder dans le miroir tellement mon corps a changé, qu'il est dégueulasse. Imaginez ma conjointe. Mourir, c'est plus facile que de regarder les autres mourir. Ça s'applique à faire l'amour je pense.

I'm back!

Bon, mettons que je pouvais bien être déprimé et sans énergie vendredi dernier. Je suis allé à l'hôpital lundi dernier pour un contrôle sanguin et mon hémoglobine, c'est-à-dire le taux de globules rouges dans mon sang, petits véhicules qui servent à transporter l'oxygène dans mon corps, était à 57, un record plancher pour moi.

J'aurais bien pu crever d'une crise cardiaque -car pour compenser, le coeur pompe plus de sang dans le corps -mais faut-il croire que mon heure n'était pas encore venue.

Donc je suis de retour sur ce blogue après deux culots de sang tranfusés, plusieurs siestes et quelques jours de repos presque forcés.

Je me relis et je me déprime moi-même, alors imaginez pour vous.

Revivre sa vie? Bof, personne n'est vraiment à l'abri, malade ou pas. Perdre son emploi, se séparer, s'appauvrir, se remettre en question, j'ai fait tout ça déjà et je ne suis pas encore mort.

Alors, comme dirait Lucien Bouchard, qu'on continue.

vendredi 14 novembre 2008

Se battre?

Voici la deuxième question qui m'est venue dans le cadre de ma chronique Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le cancer sans jamais avoir oser le demander:

''je me demandais, personnage de roman oblige, s'il était possible qu'un patient, même battant au plus possible, refuse de vivre les traitements si le cancer revenait. Pcq épuisé, pcq pas le goût de se battre.''

Je crois que oui. Au département d'oncologie où je suis un habitué, je vois beaucoup de gens, surtout plus gens plus âgés que moi: des vifs, des maganés, des très vieux, des déprimés, des maigres, des apeurés, des souriants, des ouverts, des gens en chaise roulante, des amputés. Vous voyez, plus de négatif que de positif.

Et quand je les regarde, je me dis, ta...ça ferait longtemps que j'aurais tiré sur la plogue, être rendu là. Et pourtant, on a tous nos raisons pour se battre. Moi ma plus grande raison, ce sont mes filles. Pour d'autres, ce serait ses petites enfants. La raison de l'un vaut la raison de l'autre. Aimer la vie peut être aussi une raison suffisante pour endurer tous ces sévices.

Ça c'est la vision positive. Dans mes moments noirs, je me me dis guérir, mais pour faire quoi? Revivre ma vie comme je l'ai vécu depuis ma naissance, ma vie adulte? Me séparer une deuxième fois, déménager encore, retomber sur le chômage, être à la recherche d'un emploi, s'appauvrir, être célibataire, se remettre en question comme personne, rec0mmencer en bas de l'échelle dans le monde du travail.

Tout ça à 37 ans? Et avec un cancer qui peut revenir à tout moment?

Mes filles? Elles ont bien vécu leur courte vie avec un père généralement absent, que ce soit en pensant bien faire en travaillant comme un fou ces dernières années ou quelque part, ailleurs que dans leur vie.

Se battre? Faire semblant de se battre? Se battre sans trop y croire? Le problème est que le corps devine nos véritables sentiments. Et que dans ce cas, la fin est souvent proche.

dimanche 9 novembre 2008

Un nouveau manteau

(conversation entre moi et mon frère, avant mon départ pour les Promenades)

MOI: On se rejoint à quelle heure le grand au Winners? Je dois aller magasiner pour me fringer comme un Dieu pour les Fêtes.

LUI: Tab... le grand, toi tu as de l'argent à dépenser. Du linge...

MOI: Oui c'est ça le grand, la banque m'a appelé et ils ont augmenté ma marge de crédit malgré le fait que je sois en arrêt de travail prolongé et malgré la crise financière. Alors je me suis dit, bon c'est le temps de la loader un peu et je vais aller me chercher un beau manteau d'hiver...

LUI (me niaisant, embarquant dans mon fun): C'est le fun avoir de l'argent hein? Les banques , le grand...

MOI: De toute façon le grand, je vais demander dans mon testament à porter mon nouveau manteau quand je vais me faire incinérer, mes nouveaux souliers, ma petite tuque, mes CDs.

LUI: (RIRE)

MOI: (RIRE)

LUI: On se rappelle!

MOI: (RIRE)

Gros fou rire, ma blonde aussi, mais finalement une petite larme en ramassant le comptoir et en emplissant le lave-vaisselle. Passer de la joie à la tristesse en 10 secondes.

Quoi dire et ne pas dire III

Mon ancien patron pendant trois mois. Un homme qui clopine dans la vie avec l'un de ses principaux pieds dans la bouche. Je le vois dernièrement dans une soirée. Il me raconte l'histoire d'un de ses employés qui est décédé du cancer à l'âge de 35 ans à peu près. Comment il était blême et malade et qu'il lui avait dit d'aller tout de suite à la clinique. Je me suis dit tout bas, tu dois plutôt lui avoir dit d'aller à la clinique APRÈS son quart de travail mais cela est une autre histoire.

Ça, c'est à ne pas faire. On ne veut entendre parler des insuccès de la lutte à la maladie mais des gens qui ont survécu. Il y a un mois, quelqu'un me parlait de sa grand-mère de 83 ans qui en est à son quatrième cancer et qui veut encore se battre.

Quoi dire et ne pas dire II

Quand je l'ai annoncé, le jour même de mon diagnostic, un vendredi, comme vous vous en doutez, je m'en souviendrai toujours, ouf, c'est tout un paquet de virgules ça, je recommence.

Quand je l'ai annoncé à ma soeur, elle-même en rémission depuis plusieurs années, j'ai dit quelque chose qui laissait planer l'idée que je méritais ma maladie et que ma mort éventuelle ne changerait pas grand chose à la vie.

Et ma soeur m'a pris dans ses bras en me disant que non, il y avait mes enfants, il y avait le reste de la famille et qu'on me voulait en vie. Pour moi, c'était un peu comme David qui ramasse une pierre contre Goliath.

Quoi dire et ne pas dire

Voici la première question qui m'est arrivé dans ma boîte de réception de courriel:

''Alors voici : Lorsqu'une personne apprend qu'elle est atteinte du cancer, et que vient le moment d'annoncer la nouvelle à sa famille et à ses amis proches, NOUS, en tant qu'ami, frère ou soeur, que faudrait-il DIRE? Ou faire? Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on peut dire? Ou dans l'autre sens, y a-t-il quelque chose qu'il faudrait éviter de dire? Ou de faire?

J'aimerais savoir comment ça s'est passé pour toi, si ce n'est pas trop indiscret de le demander.''

J'ai beaucoup réfléchi à cette question et je vais puiser le premier élément de réponse dans le livre Guérir Sans Guerre de Johanne Ledoux:

''C'est souvent de notre propre angoisse face à la mort que l'on se défend lorsque l'on veut secouer la cage du malade qui ne réagit pas comme on le souhaiterait. Rien de sert de bousculer, de sermonner et de bourdonner: il suffit d'accompagner.'' (p.110)

'' Ceux qui m'ont le plus aidée durant cette épreuve ne ''disaient'' rien, comme les amis de Job (Job, II, 11-13). Ils savaient ma douleur et je savais q'ils la savaient. Ils savaient écouter, au besoin, et ne tentaient pas de noyer ma peur et la leur sous un flot de ''solutions''.'' (p.111)

On revient donc à la base de la communication: écouter en premier, tenter de comprendre ensuite et parler après.

Je vais vous parler de mon cas à moi. Mon conseil serait, ne changez rien à vos habitudes. Si vous étiez très proche de quelqu'un, restez-le même si c'est inconfortable, vous vous habituerez et son moral va changer avec le temps.

Si vous appeliez votre frère à tous les samedis matin pour le déranger ou le niaiser, continuez.

Si vous appeliez votre amie à la fin de Annie et ses hommes, continuez. Si elle est trop fatigué, elle ne répondra pas.

Si vous n'appeliez pas votre collègue de travail, ne l'appelez pas pour ne pas vous sentir coupable, il verra la feinte. J'ai quelqu'un qui m'a demandé dans un congrès si elle pouvait m'appeler pour prendre de mes nouvelles et j'ai répondu dans l'affirmative mais je me suis dit en moi-même, tu ne m'appelais pas quand on travaillait ensemble, je ne verrais pas pourquoi aujourd'hui tu prendrais des nouvelles, maudite voyeuse! Je blague mais je suis sûr que vous comprenez.

Si vous vous sentez mal d'appeler pour ne pas déranger, envoyer un courriel, le mêlade le prendra à son aise et ça fait toujours plaisir, croyez-moi. J'apprécie toujours les gens qui me demandent des nouvelles même si je ne suis pas toujours rapide pour répondre. Ne soyez pas offusqué du temps de réponse.

Votre trip à vous sont les icônes religieuses? Go for it. J'en reçois à toute les semaines et je respecte la prière des autres, je prend tout ce qui passe même si l'ésotérisme, le Soi intérieur parfait, j'ai un peu de misère, question de foi chrétienne. Je veux aller à l'Oratoire mais ça n'a pas adonné comme on dit. Je ne lance pas d'invitation car je suis un peu prude de ma foi mais si un proche m'offrait de m'accompagner, ça me ferait très plaisir.

Ce qui m'a blessé, ce sont les gens avec qui je parlais à toutes les semaines dans le cadre de mon travail -et je dois vous dire que c'est un milieu excessivement dur- qui ne m'ont pas parlé depuis le début de ma maladie et qui vont me dire à mon retour, ''ah oui, je prenais des nouvelles de X et de Y''.

Elle ne passe pas celle-là. Vous voulez des nouvelles? Appelez-moi, envoyez-moi des courriels, allez sur Facebook, lisez mon blogue et laisser des commentaires pour que je sache que vous êtes là. Depuis le mois de janvier, des proches s'éloignent et des loins se rapprochent. Ainsi va la vie, même avec le cancer.

Mais je les pardonne d'avance. Si j'étais à leur place, je serais moi-même extrêmement mal-à-l'aise avec le cancer. Je ne saurais pas quoi dire. Pourquoi ne pas commencer par un comment ça va? Comment vont tes traitements? Et des jokes d'usage.

Et après cette aventure, j'ai peur de développer un blocage vis-à-vis la maladie. Essayer de ne plus y penser. De mettre ça derrière moi. De fermer les livres. Je ne l'espère pas car je veux être là pour les autres comme ils l'ont été pour moi.

Pour la même raison, je vous trouve aussi courageux et courageuses de lire ce blogue. Merci.

Monsieur Invisible

Bon, ce matin, ma conjointe décide que ça lui prend des blouses et des affaires pour se mettre sur le dos. Des jupes et des pantalons, elle en a assez mais des tops, il lui en faut.

Il y a quelque chose pour moi là-dedans je me dis. Moi aussi il me faut des trucs: manteau d'hiver (je porte le mien depuis plus de 5 ans, que voulez-vous, je suis peut-être en avance sur la mode des fois, mais il y a des limites), ensemble d'intérieur (cotons ouatés), tuque ou chapeau pour protéger mon crâne dégarni, souliers peut-être. Et pourquoi pas une petite virée au HMV aussi, question de quitter ma peau de banlieusard et de me sentir in en m'achetant des CDs.

Alors hop! Je remplis le lave-vaisselle, je vérifie mon pool de football avant de partir et je mets mes vêtements confortables pour une petite virée de magasinage de quelques heures. Avant de partir, ma blonde me dit que les jeans me font bien mais qu'elles me font une grosse jambe. Ça commence bien.

Nous allons au Winners. Je fais le parfait chum. Je suis comme un trailer et commente à l'occasion les pièces. Je commente dans ma tête les filles qui passent aussi.

Mais pour elles, je suis devenu invisible, les mamans de 45 ans comme les femmes de 35 ans comme les soeurs de 25 ans comme les belles femmes âgées de 50 ans comme les employées de 20 ans. Je ne vais pas aux Promenades de St-Bruno pour cruiser quand même mais je ne sais pas, les lecteurs masculins vont peut-être me comprendre.

Peut-être que c'est mon teint blafard, mes cheveux, mon absence totale de style, mes épaules voûtées mais je suis Invisible. Avant, j'arrivais toujours à décocher quelques eye contact quand même. Maintenant, rien.

Découragé, je me dirige dans le département des hommes. Et ça me frappe. Je n'ai plus le goût d'essayer du linge, de me fringuer pour reniper mon égo meurtri. Les gens sont tellement beaux. Ils ont des cheveux! Et une vie devant soi. Les Fêtes arrivent. Moi, ce sentiment n'est plus là. Ne partez pas en peur quand même, je ne suis pas dépressif mais disons que si je l'écris ce soir, c'est que j'étais un peu déprimé à ce moment-là et je me suis dit, il faut que je partage ça sur mon blogue.

Je suggère en premier un tracking suit original de Adidas en feignant la voix de Paulie Walnuts dans The Sopranos. Ma blonde me fait une face terrible. Je tente une tuque des Bruins de Boston blanche qui me fait autant que le petit casque faisait à Yvon Deschamps quand il faisait Ti-Blanc Lebrun à Samedi de rire. Je la prend pareil, elle fera à ma fille. J'essaie un vrai casque de snowboard, je me regarde dans le miroir et je me dis que je ferais dur en maudit si j'étais un véritable sportif plutôt qu'un vulgaire amateur de lignes ouvertes. Je vais dans les manteaux. J'enlève le mien pour tenter ma chance avec un gris qui a du minou dans le capuchon. Ma blonde rit encore.

Cr...qu'est-ce qu'il faut faire quand ta blonde rit du linge que tu portes ET du linge que tu veux acheter? Si t'es un homme, tu vas acheter ton linge tout seul, c'est ma solution. À suivre.

Je ne suis pas fin

Je vous allume avec mon dernier post et je ne répond à personne. Ça viendra cette semaine, peut-être même ce soir car je ne dors pas fort, fort ces jours-ci. Mais j'aimerais vous entretenir de mes derniers jours.

D'abord, hier, samedi, j'ai vécu une journée absolument parfaite malgré la pluie persistante.


  • D'abord, sans entre dans le too-much-information quand même, j'ai commencé la journée par une bonne douche avec ma blonde. Je ris, mais il n'y a rien à lire entre les lignes. Je veux juste vous illustrer un peu ce que je vis. Depuis l'installation de mon pickline sur le bras gauche, il faut que je prenne ma douche avec un gant d'insémination artificielle qui me couvre jusqu'à l'épaule et qui gêne mes mouvements. Je n'ai plus de cheveux, donc d'agréable automassage quotidien du cuir chevelu, le shampoing me coule dans les yeux. En plus, j'ai l'air de Humpty Dumpty et quand je prend ma douche, j'ai l'impression d'être un oeuf qui se fait pocher dans un bain marie. Bref, la douche, le bain, le spa, c'est de la merde pour moi mais je n'échangerais mon pickline pour rien au monde quand même. Mais le fait de prendre ma douche avec ma blonde et de me faire frotter partout avec un espèce de gant de crin mou du Body Shop, ça m'a fait du bien. Comme gars, je me lave partout mais pas vraiment à 100% tout le temps. Je fais les endroits importants et s'il manque du savon derrière les genoux, bof, on en mettra demain. Encore une fois, même si c'est mon genre d'en faire, il n'y a pas de double-sens ici. Je veux juste vous témoigner qu'il vous faut, lecteurs et lectrices, profiter des petites choses du quotidien.


  • Ensuite nous avons déjeuné avec des petites rôties sur la plaque, ensuite bien beurrées, tradition de la maison.


  • Nous avons écouté Max Smart (voir Les Soliloquistes un peu plus tard pour une critique).


  • Je suis allé à la biblio pour emprunter les biographies de Mulroney et Chrétien (que voulez-vous, c'est une déformation professionnelle) et ensuite acheter du boudin à la boucherie.

  • Ménage de la maison. On dirait que la fin de semaine que nous n'avons pas les enfants, la place devient une véritable soue à cochon. L'indiscipline règne partout et le Feng shui prend le bord solide.

  • Mon frère ainé arrive avec ma belle-soeur pour un match de hockey (bantam AA) impliquant mon neveu à l'aréna local. Avant de le déposer, je deviens pour un instant l'oncle agressif qui lui dit: ''Ne ne me fais pas honte icitte'' avec les doigts pointés comme Viggo Mortensen dans Eastern Promises.

  • Nous retournons à la maison et bavardons autour d'une bière et moi d'un thé glacé.

  • Le match commence, par un concours de cirsconstance, je manque les deux premiers buts et c'est Titi qui les marque les deux. Titi, diminutif de son prénom, ça fait gang de rue vous ne trouvez pas? 14 ans, 6'1, 132 livres. Il finit le match avec 3 buts et une passe dans un match nul de 6-6. Comble de malheur, j'avais mis ma casquette neuve et je ne pouvais donc pas la jeter sur la glace pour fêter le tour du chapeau, au cas-où on ne me la remettrait pas. Nous n'étions pas au Centre Bell, mais on ne sait jamais.

  • Ensuite, petite virée entre hommes avec mon frère, devenu un peu pompette et moi aussi à jeûn qu'un pape. On s'habitue même si on ne fait pas les mêmes blagues avec les serveuses. Nous allons acheter des frites et une poutine pour Titi au célèbre Bouchard de Richelieu. Avantage certain, pas de drunk-driving. Je suis maintenant le chauffeur attitré et permanent. Mon frère arrive dans le deuxième bar et fait semblant de ne pas reconnaître le gars en photo sur la 1ère page sur Journal de Montréal. L'habitué à sa gauche lui dit, ben voyons, c'est Mom Boucher. Mon frère, il est épais mais je l'aime comme ça.

  • Nous mangeons tous un succulent et sublime smoke-meat, pain de seigle et pickles inclus. À ne pas essayer contre le cancer, vous pourriez l'attraper. Je suis drôle.

  • Victoire des Leafs sur le CH par la suite (que voulez-vous, je ne suis pas un partisan de la Sainte-Flanelle) et ambiance de salon mortuaire dans le studio de RDS, ce qui me fait toujours morbidement m'esclaffer.

mardi 4 novembre 2008

PRISE 2: Tout ce que vous voulez toujours voulu savoir sur le cancer...

...sans jamais avoir oser le demander. Je suis un peu dans une panne d'inspiration. Posez-moi des questions à propos de moi, du cancer et de la chimio et je vous répondrai!

Je n'ai eu qu'un seule demande à date, je vous sens timides, allez!

Une vidéo inspirante...

...d'une compagnie pharmaceutique mais bon...à voir ici. C'est très bon.

Vol au dessus d'un nid d'oncoco

1er jour de ma chimio de 5 jours

6h45
Lever du corps, la douche était prise de la veille.

6h50
Ça commence mal, nouveau camelot, pas de La Presse ce matin. Ma routine des 18 dernières années est brisée.

7h00
déjeuner, pamplemousse mangé comme une orange. Délicieux.

7H02
Pitonnage de pool d'hockey et de football sur l'ordinateur pendant le déjeuner.

7h32
Départ.

7h43
Arrivée du dépanneur. 2 cafés, 2 bouteilles d'eau, une chocolatine, un brownies, une gomme, un Globe & Mail. Total: 16.34$

7h44
Vrai départ pour l'hôpital.

8h00
Arrivée

8h20
Prise de sang par mon pickline par Garde Lise. Tout est beau. Je suis un VIP dans ce département.

8h25
Salle d'attente. Petite maison dan la prairie à Historia. Bible à l'écran, musique morbide. À la fin de l'histoire, le père arrive en trombe à la maison pour ne pas que sa femme tranche sa jambe blessée. Très inspirant.

9h00
Je profite de l'absence d'un homme pour switcher le poste de télé à Deux filles la patin. Claudette Taillefer est l'invitée et Geneviève St-Germain l'invité permanente. Ma conjointe, qui m'accompagne, dit sa phrase magique (''elle c'est une belle femme'') à propos de la première. Quant à la deuxième, elle m'énarrrrrve. Nous sommes trois personnes dans la salle d'attente.

9h15
Nous sommes appelés au bureau du médecin. Il est de bonne humeur. Je lui parle de mon manque d'appétit soudain. Il réflechit, se pogne le sourcil, n'a pas l'air énervé outre-mesure. ''Si ça continue, on verra ça plus tard...'', il me répond. Dr Nouh n'est pas du type nerveux. Il est surtout expéditif.

9h25
Arrivée dans la salle de traitement. Je vais vers mon fauteuil 8 (rouge) puis j'hésite et prend le 9 (bleu). Je dors mieux dans les bleus je pense.

9h45
Garde Diane vient me brancher pour mon Zofran et mon Décadron, médicaments anti-nauséeux. 15 minutes.

9h50
Prise de mon Ativan, anti-anxiété et anti-nauséeux.

10h05
Premier pipi. Il faut débrancher mon arbre

10h08
Petite fringale: brownies.

10h12
Étoposide (1h) par Garde Lise. Première chimio pour vrai. Entre poison dans mes veines. On va en tuer en ta...des cellules de cancer.

10h16
Prise de pression sur mon bras droit par Garde Diane. 111 sur 66, normale.

10h30
Début d'un petit somme.

10h55
Deuxième pipi.

11h05
Troisième pipi

11h15
La pharmacienne passe me voir. Je lui parle de mes yeux qui sont secs. Des gouttes ou du gel à mettre dans les yeux. Je lui parle des vitamines que je prend comme des multivitamines, de la D et de l'ail. Ok, mais à éviter, à suppléments de C, A, E. Ils pourraient bloquer les cellules que nous voulons attaquer avec la chimiothérapie. Question d'antioxidants.

11h20
Quatrième pipi. Je sais, mais il faut que ça fonctionne cette vessie là car avec les médicaments en fortes doses qu'ils me donnent, certains irriteraient cette importante partie de mon corps, ainsi que mes reins.

11h25
Garde Lise vient installer mon Mesna. Ce médicament protège justement ma vessie. Je devrai le boire plus tard, 4 heures et 8 heures après mon traitement. On me donne des seringues (sans aiguilles) avec la bonne dose et je dois diluer cela dans du jus ou de la boisson gazeuse. La compagnie pharmaceutique qui le fabrique n'a pas cru bon de le faire en sirop ou en genre de Boost. On te shoote ça dans le veine, pis après tu bois ça!

11h45
Ifosfasmide (1h), installé par Garde Diane.

12h05
5ième pipi.

12h50
Un autre pipi.

12h53
Période de rinçage

13h00
Bonjour Garde Lise, Garde Diane, Infirmière-pivot Louise, Suzanne et les autres!

13h05
Départ de l'hôpital pour le Walmart. Je me sens un peu fatigué, un peu nauséeux. Achat du nouveau CD de Keane.

13h45
Sortie du Walmart. Je me sens tout croche. Je n'ai pas fin mais mon corps aurait besoin de quelque chose dans son estomac.

14h30
Arrivée à la maison. Petite soupe minestrone Habitant avec biscuits sodas et fromage Riviera de la Laiterie Chalifoux de Sorel. Un petit goût de patrie.

17h00
Prise de ma premìère seringe dans du Crush aux fraises très pétillant.

18h30
Souper. Poutine réchauffée (oui, vous avez bien lu) avec poivre (anti-cancer) et ketchup.

21h00
Prise de ma deuxième seringe dans du Crush aux fraises un peu moins pétillant pendant WWE Raw.

22h00
Dodo.

PS mon appétit semble s'être replacée.

Si j'étais une année...

...je serai 1999 parce que c'est une année de fête, une année de fin, une année de commencement.

Je serais 1999 parce que c'est l'année de la naissance de ma fille, c'est l'année du commencement de ma paternité, d'une nouvelle vie.

ps l'animatrice du groupe nous avait donné quelques choix pour poursuivre ce travail chez nous si ça nous tentait et j'ai décidé d'aller hors des sentiers battus. À brûle-pourpoint comme ça voici les choix et sans explication, ce que j'écrirais maintenant si j'avais à composer un texte à partir d'eux:

fruit (tomate)
vêtement (sous-vêtements féminins)
saison (automne)
objet (crayon)
autre métier (professeur)
pays (États-Unis)
élément de la nature (neige)
couleur (bleu)
chiffre (10)

Si j'étais un animal...


...je serais un ours. Je dormirais tout l'hiver. Je mangerais n'importe quoi. Je serais touffu, dodu, peureux, lourd, lent, balourd. Je défendrais mes petits avec âpreté. Je m'amuserais dans les poubelles. J'aurais un tricycle. Je serais peut-être dans un cirque ou dans un zoo en cage mais nourri et logé. Je pourrais regarder la télé, le sport (Bruins, Cubs, Bears) bien effouarré dans ma tanière, les pattes dans le popcorn au miel. Winnie serait mon ami. Yogi aussi. Ainsi que ce maudit Jean Lemire.


ps le gag de Jean Lemire vient de l'Infoman de la fin de 2007. JRD dénigrait Jean Lemire probablement en joke parce qu'il est trop parfait et qu'il nous rend trop coupable face à l'environnement. C'est l'ami des ours polaires aussi.


.

Si j'étais un moyen de tranport...

...je serais un bateau. Je serais sur l'eau, libre. Je pourrais me mettre à l'ancre et passer l'après-midi dans une baie. Je pourrais aller vite, sur de grosses vagues. Je pourrais explorer des ports inconnus mais toujours revenir à mon port d'attache. Je pourrais transporter des trésors, des canons, des gens. J'aurais un équipage, un capitaine, des voiles. Ah, l'odeur de l'eau.

mercredi 29 octobre 2008

Si j'étais un jouet...

Dans ce contexte, l'animatrice nous a demandé de faire un exercice court à répétition, c'est-à-dire d'écrire un court texte, puis de dessiner, pour recommencer l'exercice avec une autre idée.

Si j'étais un jouet, je serais...

...un ballon. Un ballon de football. Je rebondirais dans toutes les directions. Je serais tough, en cuir, avec de grosses coutures. On pourrait me lancer, me porter, me botter, courir avec moi, m'échapper. Je rebondirais tout le temps, dans toutes les directions. On voudrait me botter en dehors du terrain, je rebondirais en dedans.

Tout autour, il pourrait pleuvoir, neiger, faire soleil. Ça pourrait être la guerre et je serai toujours pareil: tough, en cuir, gonflé, rebondissant, insaisissable, indépendant.

Dans la joie, on m'utiliserait pour une danse, on me lancerait violemment par terre, on me ferait tourner, tourner et tourner.

Je suis ton chemin

Je voudrais me mettre à jour dans mes ateliers d'Art créatif. Et aussi, je voudrais mieux expliquer le contexte de chaque dessin. Pour celui-ci, l'animatrice nous demandait de partir de l'émotion de notre corps, de ce que nous ressentions à ce moment-là.



Or, comme à tous les mercredis matins, je venais d'accompagner les enfants à l'école et sur le chemin du retour, j'ai croisé ma jolie voisine d'en face qui faisait de même. Elle m'a demandé si ça allait et je lui ai répondu, machinalement, ''pas pire'', comme je fais à tout le monde depuis six mois. Puis j'ai réfléchi, et j'aurais dû lui crier, ÇA VA BIEN, ÇA VA TRÈS BIEN. Bon, en criant, elle se serait dit, il est malade pour vrai.



On dirait quand on est gravement malade, on ne veut pas tenter le sort en affirmant trop haut et trop fort que ça va bien. Je suis superstitieux, que voulez-vous.





Alors je me suis dessiné, en compagnie de ma fille, sur le chemin de l'école. Voici plus bas le texte qui l'accompagne:



Je suis ton chemin.



Je suis ton chemin dans la vie. Je dois te montrer où aller, vers quelles valeurs tu dois te tourner. Ta soeur est bien partie, même si elle est juste un peu plus vieille que toi. Je sais que tu n'as pas eu une vie facile jusqu'ici mais ça va aller mieux. Je suis ton chemin et je serai toujours là pour toi et ta soeur. Si tu te perds ou tu as peur de te perdre, utilises les cailloux que je t'ai donné: ton coeur, ta raison, le travail, l'organisation, la communication, le sourire, le plaisir. Ils te mèneront toujours vers le bonheur.

Je vous aime!
Papa.

vendredi 24 octobre 2008

Recette indienne

J'ai demandé et obtenu cette recette de ma soeur qui l'a pris je-ne-sais-pas-trop-où, alors pour les droits d'auteur, on repassera.

Les qualités de cette recette sont: ça nous change du pâté chinois, c'est full anti-cancer, c'est surprenamment bon.


Ragoût indien

8 gousses d'ail hachées
2 poitrines de poulet en dés (pourraient être remplacées par un boîte de légumineuses au choix)
2 poignées de petites fèves coupées (moi je prends des surgelées)
1 très grosse patate en cubes
2 grosses carottes en dés
1-2 zucchinis mais c'est bien meilleur avec de l'aubergine (moitié, non-dégorgées), en cubes
2-3 tomates en boîte avec un peu, pas mal de jus pour mouiller la recette
1 piment rouge en dés
1/2 tasse d'eau
1/2 pouce d'un livre beurre fondu (gravy) qui s'apparente au ghee
1/2 cuil. à thé de piment de cayenne
1 cuil.à thé coriandre moulue
1 cuil.à thé cumin moulu
1/2 cuil.à thé cannelle moulue
1/2 cuil.à thé curcuma (on pourrait en ajouter plus au goût)
1 cuil.à thé sel
45 ml coriandre fraîche hachée (facultatif)

Intructions
suer l'ail dans le beurre 2 à 3 min.
ajouter les poitrines de poulet pour brunir (si on utilise des légumineuses, ajouter plutôt à la fin)
ajouter les légumes, les épices, l'eau et cuire à feu doux couvert 20 à 25 min.
ajouter la coriandre fraîche si vous le désirez et servir

le truc étant que les cubes de légumes et de poulet soient de la même grandeur, soit à peu près de la grosseur d'un pouce d'homme.

En pause de vaisselle

Pour ceux et celles que ça intéresse, il ne me reste qu'à ramasser la cuisine et terminer la vaisselle et ensuite, hop! au Provigo pour mon souper. J'ai été productif aujourd'hui! Je suis en forme, c'est bon! 5 en 5 pour la marche!



Parlant de vaisselle, je vis avec une artiste. En effet, ma conjointe est sculpteure. Sa matière première est la vaiselle propre. Et ça ne tombe pas souvent. Voyez ici comme elle a du talent. Armand Vaillancourt, tu as de compétition!


Ce matin

Il me reste ma crème à mettre dans mon visage mais j'ai:

  • lu ma Presse du matin. Quelles belles nouvelles!
  • fait une brassée de linge
  • fait le lit
  • mis une superbe chemise carreautée que je possédais déjà en 1991
  • redormi 15 minutes
  • écrit 3 billets sur ce blogue

Mais sur le programme aujourd'hui, il faut que je me grouille:

  • finir de lire mes journaux accumulés (plus vieux: Globe & Mail, édition du 13 septembre 2008)
  • étendre ma brassée
  • ramasser la cuisine
  • faire la vaisselle
  • vider et remplir le lave-vaisselle
  • aller prendre une petite marche
  • aller voir les enfants (en pédagogique aujourd'hui)
  • aller louer Entourage 3 (voir Les Soliloquistes)
  • décider de mon souper

Ma routine du matin

Voici une liste de mes activités routinières du matin:

  • aller chercher le journal dans la boîte aux lettres (première chose en me levant). Je fais cette chose depuis aussi longtemps que je me souvienne (souviens?).
  • me brosser les dents
  • avaler ma multivitamine en buvant un verre de jus
  • me passer de l'eau dans le visage (3 fois)
  • consulter mes pools sportifs sur le Net

Et dernièrement:

  • me mettre de la crème Avène (à 33$ le tube!) dans le visage, sous les conseils de mon médecin.

Marche 2

Et oui, j'ai réussi hier. Je suis 4 en 4 concernant la marche et je n'ai pas bu de cet élixir merveilleux depuis lundi, j'ai nommé le Coca-Cola avec de la glace bien fraîche.

Pourquoi cet engouement subit pour la santé? Parce que je me sens gonflé depuis quelques temps. Bien-sûr, il y a les médicaments mais après ma sortie de l'hôpital, je me suis mis lentement mais sûrement à ré-engraisser pour finalement atteindre aujourd'hui le poids que j'avais lorsque j'étais ''en santé'', ce qui n'est pas nécessairement une bonne chose.

On me dit de manger mais de manger sainement et je pense que j'avais abandonné le concept depuis quelques temps. Trop de sucre, trop de fastfood, pas assez de vert. Donc il est temps de ré-équilibrer les choses sans toutefois tomber déjà dans le fanatisme alimentaire, ce qui viendra bien assez vite après ma guérison.

Car comme j'ai déjà dit sur ce blogue, je compte bien changer mes habitudes de vie afin de prendre cette deuxième chance à bout de bras: marche, activité physique, meilleure alimentation, bannissement de certains aliments (nitrates, sucres industriels, produits laitiers à outrance). Mais je crois que maintenant, il est peut-être trop tôt pour ce faire. Il ne faut pas oublier que j'aime manger et qu'une épée de Damoclès me pend toujours au dessus de la tête. Je ne passerai pas ce qui pourrait être les derniers jours de ma vie au régime quand même!

Donc pour le lunch, petit steak (pour le fer) avec brocolis et riz. Mais pour ce soir, c'est vendredi tout de même, je suis en décision car je suis tout seul pour le souper. Pizza de chez Tre Colori? Hotdogs, accompagnés de succulents frites ou chips au vinaigre? Plus santé: pâté au saumon acheté (il faut le préciser)?

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir...

...sans jamais avoir oser le demander. Je suis un peu dans une panne d'inspiration. Posez-moi des questions à propos de moi, du cancer et de la chimio et je vous répondrai!

jeudi 23 octobre 2008

Marche

Ça fait trois jours que je marche 15 minutes par jour et il faut que je me botte le derrière pour y retourner ce soir. Mais mes Bruins jouent à la télé contre les Maple Leafs. Je pense que je vais y aller entre la 2e et la 3e.

Et là ils se font remonter (2-2) seulement depuis que je le regarde. Est-ce que ça vous arrive des fois de penser que lorsqu'on regarde, nous avons une incidence sur la partie en cours? Que si j'appelle mon frère parce que notre équipe mène, qu'à partir de ce moment, ça va se mettre à aller mal et on va se faire battre en fin de match? Que si je ne regarde pas du tout un match, mon équipe va gagner? Il faut être superstitieux pas à peu près.

Sérieusement, je ne suis pas un fan du Canadien et je regarde rarement leurs matchs. Mais quand je zappe à RDS pour voir leur score, ils marquent tout le temps, déclenchant chez moi une série d'invectives totalement gratuites. Je vous le jure, ma conjointe peut en témoigner.

Et elle vient de me dire que c'est un signe du destin, qu'il faudrait que je devienne un fan du Tricolore. Jamais. J-A-M-A-I-S.

mercredi 22 octobre 2008

The

J'ai changé un léger petit détail sur ce blogue. Je ne m'appelle plus Benicio mais The Benicio. Pourquoi? (voir Les Soliloquistes)

ps j'aime aussi faire des jokes avec les libellés de mes messages. Comme celui-ci, il fait partie de la catégorie ''croissance personnelle''.

dimanche 19 octobre 2008

Écriture automatique 3


J'ai toujours aimé le baseball. La stratégie, la tradition, la lenteur, la réaction, la senteur.
D'abord, le baseball, ça me rappelle mon père. Quand, adolescent, on ne se parlait pas beaucoup, on trouvait toujours le moyen de se parler de baseball. Je suis allé souvent voir les Expos avec mon père.
À 10 ans, je me souviens exactement du moment où Rick Monday, des Dodgers, a mis au fin aux espoirs de nos Z'amours pour une Série Mondiale avec un circuit. J'ai pleuré
Adulte, je suis allé aux Expos souvent, le meilleur souvenir étant un match avec mon père et mes deux frères où Marquis Grissom s'était rendu sur les buts avec un simple à l'avant-champ, avait volé le deuxième et le troisième but et avait marqué sur un roulant suite à une spectaculaire collision au marbre.
Aujourd'hui, les Espos sont partis depuis longtemps et j'essaie d'intéresser mes enfants au baseball, c'est difficile mais l'autre jour, Béatrice a choisi Big Papy et les Red Sox au lieu de Céline sur les Plaines.

6 mois le 29 septembre...



Comme les A.A., j'ai fêté mon 6 mois de ''sobriété'' le 29 septembre dernier. Eh oui, six mois sans ce nectar des Dieux, la Molson Ex et ses dérivées.

La question qu'on me pose toujours: est-ce que tu es obligé de ne pas boire?

Ma réponse: non, je ne suis pas obligé. Je pourrais prendre une consommation ou un verre de vin quand je ne suis pas en traitement.

Mais alors que durant les 18 dernières années de ma vie, une seule consommation a toujours été pour moi l'équivalent d'un bon rince-bouche, je préfère m'abstenir.

Une bière? UNE bière. Je ne prend pas de bière pour le goût mais pour le feeling. Et pour ça, j'ai des pilules maintenant. :-)

ps une fois mes traitements terminés, je prépare mon comeback par contre, en même temps que Lance. ;-)

Bon, les pilules sont finies

Je commence à feeler mieux. Dans les derniers jours, j'étais fébrile et endormi à la fois. Pas capable de m'asseoir pour lire ma Presse du samedi. Il faut le faire.

Voyez-vous, je me répète peut-être mais après mon traitement d'une journée (VAC), je dois prendre des médicaments anti-nauséeux qui m'empêchent effectivement de vomir mais qui m'empêchent aussi de dormir et de bien me reposer, de relaxer même. D'ailleurs, il me reste des relents de ces pilules et je tape actuellement tout croche sur le clavier de mon portable.

Mais le pire est passé. Sur le programme aujourd'hui: journaux de la fin de semaine, NFL cet après-midi, Red Sox ce soir. Ma conjointe est absolument emballée par ce programme.

Les enfants? Je ne fais pas partie de leur vie la fin de semaine qu'elles sont chez moi. Trop occupées: scouts, randonnée à la montagne, karaté et au moment où je vous écrit, nous sommes envahit par les Littlest PetShops dans le salon. Elles s'amusent comme si je n'étais pas là :-)

Les feuilles sont tombées, il fait froid mais il fait beau. Hum, un bon chocolat chaud cet après-midi pendant que papa fait un gros dodo sur le divan.

vendredi 17 octobre 2008

Écriture automatique 2





Pour cet exercice, nous devions piger une image dans une enveloppe. J'ai donc pigé la tête d'une petit garçon roux (pour toi l'En Saignant) et j'ai décidé d'écrire mon texte en faisant le corps du petit garçon. Voici ce que ça donne:


Je pense à mes filles à qui je dis de se laver, de s'arranger, de ne pas avoir l'air ''ticoune'', comment je les contrains à devenir adultes trop vite. Comment ça m'énerve de les voir mal ''attriquées''. Mais elles, ça ne leur dérange pas, ni leur mère. Dans cette image, il y un garçon sale qui rit, qui est roux, qui a les yeux bleus, qui s'amuse. Je pense à moi, je pense à mes filles. Quand je vois cette image, je pense à moi, à mon ENFANCE. Mon enfance riche et pauvre à la fois mais HEUREUSE.
(dans les bras du chandail): BOUGER - CHANTER - DANSER- DESSINER
(sur le chandail):
ENFANT
YEUX
RIRES
BOUE
PLAISIR
ÊTRE
ROYAUME
CANCER
DEVENIR
REDEVENIR
YEUX
VIE
JOUER
BONHEUR
LIBERTÉ
voilà, vous en pense quoi?

dimanche 12 octobre 2008

Écriture automatique

Je ne vous avais pas dit que je faisais partie d'un atelier. Mon infirmière-pivot, cette vlimeuse, m'a enrolé dans un atelier d'Art créatif, prétextant que les participants étaient jeunes et que l'animatrice était jeune et jolie. Bon, je me suis dit, il faut au moins aller voir l'animatrice et de toute façon, je n'ai pas le choix, je suis inscrit contre mon gré de toute façon.


J'ai manqué le premier mercredi parce que j'avais mes traitements, donc je suis allé au deuxième atelier et nous avons fait de l'écriture automatique pour commencer. Une des participantes a pigé un thème. Il faut aussi vous dire que je suis le seul représentant de la gent masculine.


Donc il fallait écrire sur ce thème sans jamais arrêter, sans vraiment penser. Si jamais l'inspiration nous quittait momentanément, il fallait écrire ce qui nous passait pas la tête, même si ce n'était que le thème que nous répétions sur papier.


Nous avons poursuivi avec un dessin pour illustrer notre propos.


Alors voici ce que ça a donné:


Thème: L'abondance


L'abondance pour moi, c'est manger. C'est sûr, c'est la première et la dernière chose qui me vient à l'esprit. C'est familial, ça me fait penser à mon père, ma mère, mes frères et soeurs, puis mes enfants. Quand on ne mange pas, on a rien. Je ne sais pas mais nourriture pour moi = plaisir. Mais c'est plus qu'un repas, c'est s'empiffrer au cinéma, au resto. C'est aussi acheter de la bouffe, avoir un garde-manger, un frigo, un congélateur plein. Magasiner de la bouffe, emmagasiner de la bouffe. J'ai toujours eu cette préoccupation, comme une personne qui a vécu la guerre et le rationnement. J'adore faire l'épicerie, j'adorais cuisiner. Ma conjointe est meilleure que moi et je ne cuisine plus. L'abondance pour moi, c'est la nourriture. En même temps, il y a de la culpabilité après avoir trop mangé. Je ne me souviens plus du temps où je mangeais sans calculer, sans compter. Sans planifier des marches, des activités ensuite. Sans planifier ARRÊTER de manger, me mettre au régime, faire de l'exercice. L'abondance, c'est la liberté. La liberté de manger? D'engraisser, de ne rien faire? L'abondance, l'abondance, l'abondance. L'abondance pour moi, c'est manger. Ai-je faim présentement? Non, pourtant je sais ce que je vais manger ce midi, ce soir, cette semaine. Ce qu'il y a dans le frigo, le garde-manger, le congélo. Liberté ou prison? Question de vie ou de mort? L'abondance pour moi, c'est manger. Je ne suis plus capable, j'ai le bras mort.

Légende: J'ai commencé par essayer de faire un nectarine mais bon, je n'ai ni le talent, ni la technique. Je suis passé aux pastels. C'était plus gras, donc plus large, donc un peu plus simpliste. J'ai donc biffé le fruit et j'ai dessiné autre chose, beaucoup plus le reflet de ma réalité alimentaire. Petit quiz, qu'est-ce que c'est?

jeudi 9 octobre 2008

Happy 2

Suite au succès de ma playlist Happy, c'est-à-dire que j'ai eu beaucoup de suggestions de votre part, je me suis fait une deuxième playlist sur le thème du bonheur. Ne soyez pas offusqués si j'ai gardé des suggestions et pas d'autres, question de feeling je crois:

Way Back Into Love - Hugh Grant et Haley Bennett
Pictures - Sheryl Crow et Kid Rock
La Ballade des Gens Heureux - Gérard Lenorman
Friday I'm In Love - The Cure
I've Got My Mind Set On You - Georges Harrison
You're My First, My Last, My Everything - Barry White
Back On The Chain Gang - The Pretenders
Sweet Child Of Mine - Sheryl Crow
Love Shack - The B-52s
You Can Call Me Al -Paul Simon
She's A Lady - Tom Jones
Le Soleil Enmène Au Soleil - Jean-Pierre Ferland
Dans Les Yeux D'Émilie - Jos Dassin
Quand On Aime On A Toujours Vingt Ans -Jean-Pierre Ferland
I'm Sixty-Four - The Beatles
Mille Après Mille - Willie Lamothe
Nothing But Flowers - Talking Heads
Piano Man - Billy Joel
Pop Song '89 - R.E.M.
Stand - R.E.M.
I Can't Help Myself - The Four Tops
Daniel - Elton John
My Sweet Lord - Georges Harrison
Dans Les Yeux D'Émilie - Pierre Lapointe
Enmenez-Moi - Charles Aznavour
Shout - Otis Redding
Il venait d'avoir 18 ans - Dalida
J'ai Rencontré L'Homme De Ma Vie - Diane Dufresne
Shiny Happy People - R.E.M. & The B-52s
J'irais Au Bout De Mes Rêves - Jean-Jacques Goldman
Peace Frogs - The Doors
Rain -The Cult
Leaving Las Vegas - Sheryl Crow
Band On The Run - Paul McCartney
Les Comédiens - Charles Aznavour
Dance Tonight - Paul McCartney
Summer of '69 - Bryan Adams
Separate Ways (World Aparts) - Journey
Call Me - Blondie
Everybody's Working For The Weekend - Loverboy
Show Me The Way - Peter Frampton
Handle Me With Care - The Traveling Wilburys
Love Train - The O'Jays
Pop! Goes My Heart - Pop!

J'espère que ça vous inspire aussi. Avez-vous d'autres idées pour une troisième liste? Allez, tout le monde qui vient lire ce blogue laisse une seule chanson.

Là ça va mieux


Nous avons un nouveau minou, en fait c'est une petite minoune qui s'appelle Peanuts. Elle est en santé même si elle avait plein de puces. Elle est le soleil de ma vie ces jours-ci.


Elle est de la couleur d'une pinotte en écale. Elle saute partout, elle ronronne comme une folle et tête dans le cou sa maman adoptive, ma conjointe, avec un appétit vorace. C'est totalement con. Il n'y a rien à têter dans son cou mais elle fait comme si.
Mais ce n'est pas de sa faute si elle est laide et qu'elle a les yeux exorbités. Je la taquine comme ça. Elle ne me répond pas, elle.

The Lord of the Sick

Parlant de cellules faibles, désorganisées, déformées, facile à éliminer pour mon corps, je pense toujours aux orques du Seigneur des Anneaux. Spécialement lorsque Gandalf arrive au lever du jour -ou à la fin de la nuit- lors de la bataille de Helm's Deep.

Mon traitement est Aragorn, Gandalf, Gimli et Legolas qui s'amusent à qui-mieux-mieux à massacrer les envoyés de Sauron. En plus des guerriers morts qui commencent leur carnage en attaquant des pirates arrogants.

Et j'ai toujours en tête cette scène inoubliable qui me fait toujours frissonner d'espoir (c'est cucul mais c'est vrai):

Witch King: [taking Eowyn by the throat] You fool. No man can kill me. Die now. [Merry stabs the Witch King from behind; the Witch King shrieks and falls to his knees. Eowyn rises and pulls off her helm, her hair falls down over her shoulder]

Eowyn: I am no man. [she thrusts her sword into the Witch King's helm and twists; he shrieks and implodes]

Croyances

Lorsqu'on passe à travers l'épreuve que j'affronte présentement, on voit souvent plusieurs images, positives ou négatives, saines ou malsaines. La manière dont on se représente ce que sera l'avenir, nos traitements, notre expérience personnelle est le reflet de nos croyances personnelles. Or, les croyances que nous avons qui sont les plus pertubantes, stressantes, angoissantes sont souvent fondées sur l'interprétation des faits, et non sur les faits eux-mêmes.

La croyance que j'ai eu la semaine dernière, c'était évidemment que j'allais mourir à court ou moyen terme. Basé sur quoi? Sur une grosse tache sur mon poumon droit qui diminue, mais qui ne diminue pas assez rapidement en proportion du traitement si je fais une règle de trois entre les mois passés en chimio et les milimètres de la tache en question.

Mais il existe des outils, des questions à se poser pour savoir ou non une telle croyance est bonne ou non pour la santé? Je tire cette méthode du professeur Maxie C. Maultsby, tiré par le fait même du livre de Carl O.Simonton (et Reid Hanson), L'aventure d'une guérison.



1) Cette croyance m'aide-t'elle à protéger ma vie et ma santé? NON
2) M'aide-t-elle à atteindre mes buts à court et à long terme? NON
3) M'aide-t-elle à résoudre ou à éviter des conflits les plus indésirables (qu'il s'agisse de conflits intérieurs ou avec les autres)? NON
4) M'aide-t-elle à ressentir les émotions que je veux ressentir? NON

et enfin, lorsque c'est approprié:

5) Cette croyance est-elle fondée sur des faits? OUI et NON

Si je n'ai pas répondu OUI à au moins trois questions sur cinq, il faut remplacer l'ancienne croyance par une nouvelle qui sera bonne pour la santé.

Il se peut que la tache soit toujours présente lorsque mon traitement sera fini en mars 2009 sauf qu'il est aussi possible que ce soit des tissus nécrosés, que le cancer ne soit plus actif ou présent dans mon organisme.

Et j'ai aussi lu sur le Net que pour mon type de cancer (sarcôme d'Ewing, type PNET), le meilleur indicateur de survie à long terme d'un patient, c'est la réponse au traitement. Et je sais hors de tout doute que mon corps répond au traitement. Hormis cette tache tenace, le reste de autres taches diminuent sensiblement (c'est le terme utilisé par le radiologiste qui fait le rapport) à toutes les radiographies.

Donc au lieu de croire que je vais mourir dans 6 mois, je devrais penser à cette croyance plus saine:

Le cancer est composé de cellules faibles, désorganisées, déformées, faciles à éliminer pour mon corps.

dimanche 5 octobre 2008

Sorry

J'ai eu un semaine plus difficile alors je n'ai pas trop senti le besoin ou le goût d'écrire sur ce blogue. Désolé. On dirait que je suis dans un gros down. Que je n'ai plus le goût de me battre, que ce soit pour ma santé, dans mon couple, pour l'éducation de mes enfants, ma (non-)relation avec mon ex, la vie en général. Depuis le début de ma maladie, j'ai été passablement optimiste et upbeat malgré tout mais là, je ne sais pas, comme j'ai écrit, j'ai un GROS DOWN.

J'espère que ça va revenir pour le mieux et justement, écrire nos problèmes, habituellement, ça aide. Donc je m'y remets à partir d'aujourd'hui. Tout n'est pas noir quand même.

samedi 27 septembre 2008

Notre potager

Je sais que c'est plutôt triste ces jours-ci mais je ne voudrais pas perdre de vue le but de ce blogue, qui est de vous faire partager ma vie et mes goûts, question de transmettre tout ça à mes filles s'il devait m'arriver quelque chose. Donc, on est pas obligé de pleurer tout le temps. On peut même se permettre de rire de temps en temps.

Pour ce faire, mettons de côté ces histoires de chat et parlons de mon potager:

Tomates: beaucoup de plant, peu de fruits mûrs. Je pense que l'été n'a pas été clémente pour ce type de plantation. Pas assez de soleil.

Concombres: un peu pire que les tomates. Tout une jungle de concombres. Nous avons retrouvé le dernier tantôt perché sur la clôture. Un beau spéciment intact. Donc les écureuils sont moins voraces ici sur la Rive-Sud que sur l'Île de Montréal faut-il croire, si on se fie à la dévastation de chez l'En-Saignant.

Carottes: excellent récolte cette année, de belles petites carottes de Nantes, un peu toutes croches mais bon, elles étaient collées. Elles sont sucrées, tendre et bonnes.

Laitue: coincé dans les lianes de ma jungle de tomates, ce ne fut pas le diable. Je vais en planter pour la récolter en sac l'an prochain. Plus pratique.

Pois mange-tout: le désastre. Nous les avions plantés sur le bord de la remise qui n'a pas de gouttières, donc ils ont eu trop d'eau et pas assez de soleil.

Radis: excellents. Gros, rouge, croquants.

Épinards: Hum, très anti-cancer mais je pense que les graines que nous avions étaient mortes car AUCUN plant n'a levé malgré deux tentatives.

Fines herbes: tout a été sous contrôle. Thym citronné, thym ordinaire, oregan, persil, sauge, romarin, petit piments jalapeno (sur ce clavier, où est donc cet *&?% de patente espagnole sur le n?).

Et vous? Comment a été vos fruits et légumes cette année?

P.S. Avez-vous remarqué mes couleurs pour chaque plantation? Que je suis créatif.

vendredi 26 septembre 2008

Cérémonie des Anges

Bon, il fallait que je l'écrive pour vous tenir au courant, la mort subite de mes deux chats mais il faut tout de même mettre en perspective tout ça. Je suis triste mais ce ne sont que deux chats quand même.

J'ai un vieil ami, en fait presque un frère car j'ai pensionnaire avec lui (et plusieurs autres)pendant 5 ans au Séminaire de Trois-Rivières, qui a perdu son fils 11 jours après sa naissance. La famille aura une cérémonie des Anges demain.

Malgré le cancer, je n'échangerais pas ma place avec lui. Et à chaque fois que je prie, car oui ça m'arrive même si ça peut faire ringard pour certains, je remercie Dieu de me faire vivre cette épreuve physique, de me faire porter ce fardeau et d'épargner ainsi mes enfants.

Malgré le cancer, je pense à lui et à sa conjointe. Mourir c'est une chose. Regarder mourir les autres, c'est épouvantable. Son enfant?

Je vais arrêter car j'écris des niaiseries et des clichés. Ne m'en veuillez pas svp.

Là ça va mal

Pas pour moi, car les traitements se sont bien déroulés cette semaine. Je suis content d'être arrivé au vendredi.

Mais ce sont, comme vous le savez, nos chats.

Vous savez, le chaton de la fourrière? Et bien, il est aussi décédé, mais de manière naturelle. Après des débuts enjoués mercredi dans la maison et une nuit collée sur ses nouveaux maîtres dans le lit, il ne feelait pas le diable jeudi. Il ne mangeait pas, buvait pas et vomissait à l'occasion.

Hop chez le vet donc hier en fin de journée. Elle lui a donné une première dose de vermifugeur qu'il n'a pas gardé dans son estomac. Une deuxième avec de la nourriture qu'il a avalé du bout des dents. Conseils: de la bouffe réchauffée, donné à la seringue. Et s'il ne va pas mieux, ramenez-le pour une hospitalisation.

Aujourd'hui, il n'allait pas bien du tout. Mou, sans énergie, respirant fort, spasmé. Nous avons appelé tantôt, pas de chance, pas de vet avant demain matin.

Il est décédé sur le lit à côté de moi pendant que j'écoutais ma nouvelle playlist Happy2.

Sing us a song, you're the Piano Man
Sing us a song tonight
Well we're all in the mood for a melody
You've got us feeling all right.

I hope so cause I feel like shit.

jeudi 25 septembre 2008

Et ma plus vieille fille qui me dit...

''Koko est mort Papa, je vais pleurer des heures. Mais si c'est Grand-maman qui meurt, je vais pleurer des jours. Et si c'est toi Papa qui meurt, je vais pleurer toute ma vie.''

Écrapout

Mardi, de retour de mon traitement. Tout allait très bien. J'avais acheté un bon steak pour mon anémie. J'avais le nouveau Cowboys Fringants pour écouter dans mon portable. Une soupe préparée par ma chérie était prête à mettre au feu plus tard le soir. Les enfants arrivaient pour souper et pour la nuit.

Tout ce qu'il me fallait faire, c'était de ramasser un peu le comptoir puisque chérie n'avait pas eu le temps de tout ramasser suite à sa popote. Donc le recyclage y passe. Les vieux journaux ensuite. Je mets les restes de légumes dans le pot destiné au compost. Tout cela dans une danse frénétique entre la porte, l'entrée et le comptoir.

Tout ce temps, mon petit Koko vaque à ses occupations, c'est à dire espionner le vent, chasser des moustiques imaginaires, explorer le tapis d'entrée, distinguer les odeurs des gens à partir de la senteur de leurs souliers.

Puis, en terminant mes tâches, il me restait une conserve de tomates en dés à mettre au recyclage. Elle était égarée dans la vaisselle sale du comptoir.

Je sors, j'entre, je met le pied sur quelque chose. Je vous épargne tous les détails mais je lui ai brisé le corps. Il saignait de son petit nez et de ses yeux et des ses oreilles. Je sais, ce n'est qu'un chat. Mais c'était mon chat et je l'ai tué.

Je l'ai pris dans mes bras et je suis devenu comme hystérique, à genoux, comme ça. Cette petite boule de poil haletante avait mis de la vie depuis trois semaines dans cette maison qui suintait le cancer, qui puait la mort.

Il est décédé quelques minutes après chez le vet. Nous l'avons enterré dans la platebande.

Mais elle ne m'aura pas cette chienne de vie qui m'envoie à la gueule un cancer et à la tombe trois chats coup sur coup.

Hier, nous sommes allés chercher un nouveau chaton à la fourrière.

Je baisserai pas les bras. Pas tout de suite en tout cas.

Excusez

Je me reprend sur ma semaine culturelle. L'expédition à Montréal a été finalement abandonnée mais j'ai fait des efforts pour me rendre à Mont-St-Hilaire jeudi après-midi mais le musée était fermé en vue du vernissage du soir et de la nouvelle exposition qui commençait le lendemain.

Pensez-vous que j'ai manqué la visite culturelle du vendredi? Pas du tout effectivement. Notre serveuse avait quelque chose de spécial. Elle avait un genre de piercing en diamant sur le haut de son décolleté, à travers la peau, sur le thorax. Bien innocemment -avec évidemment plusieurs propos à double-sens en tête - nous lui avons posé une question pour savoir comment la chose tenait (avec un boulon, une vis dans le dos?). Elle nous a répété à peu près trois fois que c'était une plaque dans la chair et que ça faisait très mal, plus mal que ses tatouages et que ses autres piercings.

Le problème, c'est qu'on ne voyait aucun autre piercing ou tatouage sur son corps, malgré son costume plutôt menu. Où sont-ils? Plus de questions que de réponses.

Sommes-nous tombés sur le l'art naïf?

mercredi 17 septembre 2008

Bilan culturel

Bon, je souffre cette semaine d'anémie. Je n'ai pas eu de contrôle sanguin, ni de transfusion lundi donc je soupçonne mon hémoglobine d'être à terre et ça paraît. Je suis donc au ralenti. J'ai remis ma visite au Musée Juste pour Rire à jeudi et j'ai annulé le musée de Mont-St-Hilaire.

Par contre, je suis allé voir La Graine et le Mulet. Je suis sorti un peu déçu. Une personne de mon entourage m'avait dit, va voir ce film, tu vas sortir du cinéma tellement heureux. Pantoute. Je suis sorti, disons, dé-stressé. J'aime habituellement le cinéma européen, question de dépaysement. Ce film ne fait pas exception à la règle. Sauf qu'il est long et que j'ai trouvé que ça finissait mal.

Par contre, deux moments exceptionnels: la couscous du dimanche et la danse du ventre.

Dans le premier cas, les membres de cette famille ressemblent à la nôtre par leur manière de manger. Les femmes de ma vie m'ont toujours dit que je mange tellement avec appétit, empressement et amour que ce que je mange a l'air meilleur que ce qu'elles mangent, même si c'est la même chose!

Dans le deuxième cas, la danse du ventre est très sensuelle, comme on s'y attendait mais on reste tout de même ébahi par les mouvements, le regard de la danseuse et la ressemblance d'un des musiciens avec Khadafi.

À louer, un soir de pluie. J'aurais dû aller voir Bienvenu chez les Ch'tis.

Et de mon côté

Je vous avais dit que je voulais commencer à dessiner, question de m'exprimer, de sortir mes émotions et sentiments. Encore de la psychopop de cancer. Voici ce que ça donne. J'aimerais vous rappeler que je n'ai ni talent, ni technique. C'est ma plate-bande en avant. Ce n'est pas si pire je crois. Ou bien, oui, c'est pire, je commence la guitare électrique dès demain.


Pourquoi un chapeau ferait-il peur?


Moi: Hum, c'est un beau dessin ça, avec de belles couleurs...

MPJ: Oui Papa, je l'ai fait pour toi.

Moi: Tu lui as fait de gros seins à la madame...

(question de savoir si elle ne faisait pas une fixation là-dessus, un complexe d'Oedipe refoulé, un truc psycho-machin complexe)

MPJ: Papa...ce n'est pas des gros seins, c'est les manches de sa robe...

Moi: Ah ok, c'est une robe bouffante.

MPJ: Oui, c'est ça, c'est une princesse...

Morale de cette histoire: je ne sais pas qui fait une fixation sur quoi!

vendredi 12 septembre 2008

Semaine culturelle

Je pense que je vais me donner un coup de pied dans le derrière et délaisser mon divan la semaine prochaine. Certaines choses m'intéressent.

LUNDI: World Press Photo 2008, Musée Juste pour Rire.
MARDI: La Graine et le Mulet, Cinéma (Boucherville).
MERCREDI: Le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire. Merde, la Biennale du dessin finissait le 7 septembre.
JEUDI: Oratoire St-Joseph. Je suis allé quand j'étais petit.
VENDREDI: Hooters. Oups! :-))))))))

Est-ce qu'il y a quelqu'un pour m'accompagner?

mercredi 10 septembre 2008

Happy

Voici la playlist de mon IPod lorsque je veux me sentir joyeux. Elle s'appelle tout simplement HAPPY:

Chewing Gum Fraise - Numéro & Omnikrom
Les Bonriens - Richard Desjardins
Poker - Charles Aznavour
Tomber la chemise - Zebda
My Brown Eye Girl - Van Morrison
Centerfold - J.Geils Band
Easy - Lionel Ritchie & The Commodores
Like A Virgin - Madonna (continental inclus, si l'espace le permet)
Relax, Take It Easy - Mika
La Taverne - Plume Latraverse
Saskatchewan -Les Trois Accords
Cheers - TV Theme
Ces soirées-là - Yannick
Friends In Low Places -Garth Brooks
Fantasy - Earth, Wind & Fire
Electric Avenue - Eddie Grant
Gigi L'Amoroso - Dalidah
Femmes Ou Filles - Claude Dubois
Sweet Caroline - Neil Diamond
Mai Ai Hii - O-Zone
Louxor J'adore - Philippe Catherine
Sponge Bob & Patrick Confront The Psychic Wall of Energy - The Flaming Lips
Common People - Pulp (featuring William Shatner)
La Bar Tendresse - Éric Lapointe
Hungry Heart - Bruce Springsteen
Rêver Mieux - Daniel Bélanger
Hey Baby (If You'd Be My Girl) - Dj Otzi (!!!)
Bad Jokes - Woody Harrelson & John C.Reilly
500 Miles - The Proclaimers
Jive Bunny - The Grease Megamix
Love Generation - Bob Sinclair

Je m'aperçois que je suis un peu quétaine mais ça marche, je suis de bonne humeur à chaque fois que j'entend ces tounes. Et vous, quelles sont les vôtres?

mardi 9 septembre 2008

Ma Vie Sucrée

“The role of comfort and nostalgia, which results from the great meaning that sweets have for children—a lot of children, and I was one, steal and hide sweets.”

Voir cet excellent article sur les desserts dans l'édition de juillet 2008 du magazine GQ.

Pourquoi cette citation? Parce que Ma Plus Jeune est exactement comme ça je pense. Elle aime cacher des sucreries dans sa chambre (le désordre aidant, ça fait plus de cachettes) et elle ne vit que pour le dessert.

Parlant de dessert, quels seraient mes desserts préférés?

  1. Le mille-feuille de Vachon. Celui-là même qu'on cachait dans la dépense (le walk-in) chez nous moi et mon frère pour ne pas que l'autre les mange tous. Les mille-feuilles ''maison'' aussi.
  2. La barre Snickers.
  3. Les biscuits Pirate
  4. Les biscuits Célébration de Leclerc au caramel.
  5. La crème glacée Hagen-Daaz à la pâte de biscuit.
  6. La tarte aux pommes sans cannelle.
  7. Les trottoirs aux framboises ou fraises.
  8. La tarte au citron

Bon, je pense que c'est assez.

lundi 8 septembre 2008

J'ai toujours su

Je pense souvent à ça. Dans la psychologie du cancer, je sais, je reviens souvent là-dessus, on dit qu'on porte la maladie en nous depuis longtemps.

Il y a trois moments assez distincts dans ma vie où j'ai eu l'impression, sans vraiment le savoir à ce moment, que je serais frappé par cette maladie.

  • Lors du 50e anniversaire de mariage de mes parents, j'ai fait un petit discours où je vantais le courage et la force de mon père, qui a vécu la majeure partie de sa vie sans l'une de ses jambes suite à un accident. Je me suis dit à ce moment-là que je ne savais pas si moi-même, j'aurais eu la force de passer à travers cette épreuve. J'avais à cette époque le même âge que mon père lors de son accident. Et pourtant.
  • Il y a deux ans, alors que j'étais au spectacle des Cowboys fringants au Centre Bell avec le reste de la famille. C'était une soirée un peu bizarre car nous étions tous en couple mais mon frère était avec la mère de ses enfants, son ex. L'ambiance était un peu tendue sans être nécessairement désagréable. Pendant Les Étoiles Filantes, dernière toune de la soirée, le chanteur nous a demandé de prendre nos cellulaires, nos briquets et j'ai pris la main dans les airs de mon ex-belle-soeur, un peu comme un adieu puisque ce serait probablement l'une des dernières fois où nous nous cotoyerions avant le mariage de ma nièce. Curieusement, nous sommes tous les deux aux prises avec le cancer aujourd'hui.
  • Il y a quelques années, j'ai acheté Il n'y a pas que le vélo dans la vie de Lance Armstrong sans jamais le lire jusqu'à ce que j'apprenne mon diagnostic.

Vous ne me croyiez pas?