dimanche 9 novembre 2008

Monsieur Invisible

Bon, ce matin, ma conjointe décide que ça lui prend des blouses et des affaires pour se mettre sur le dos. Des jupes et des pantalons, elle en a assez mais des tops, il lui en faut.

Il y a quelque chose pour moi là-dedans je me dis. Moi aussi il me faut des trucs: manteau d'hiver (je porte le mien depuis plus de 5 ans, que voulez-vous, je suis peut-être en avance sur la mode des fois, mais il y a des limites), ensemble d'intérieur (cotons ouatés), tuque ou chapeau pour protéger mon crâne dégarni, souliers peut-être. Et pourquoi pas une petite virée au HMV aussi, question de quitter ma peau de banlieusard et de me sentir in en m'achetant des CDs.

Alors hop! Je remplis le lave-vaisselle, je vérifie mon pool de football avant de partir et je mets mes vêtements confortables pour une petite virée de magasinage de quelques heures. Avant de partir, ma blonde me dit que les jeans me font bien mais qu'elles me font une grosse jambe. Ça commence bien.

Nous allons au Winners. Je fais le parfait chum. Je suis comme un trailer et commente à l'occasion les pièces. Je commente dans ma tête les filles qui passent aussi.

Mais pour elles, je suis devenu invisible, les mamans de 45 ans comme les femmes de 35 ans comme les soeurs de 25 ans comme les belles femmes âgées de 50 ans comme les employées de 20 ans. Je ne vais pas aux Promenades de St-Bruno pour cruiser quand même mais je ne sais pas, les lecteurs masculins vont peut-être me comprendre.

Peut-être que c'est mon teint blafard, mes cheveux, mon absence totale de style, mes épaules voûtées mais je suis Invisible. Avant, j'arrivais toujours à décocher quelques eye contact quand même. Maintenant, rien.

Découragé, je me dirige dans le département des hommes. Et ça me frappe. Je n'ai plus le goût d'essayer du linge, de me fringuer pour reniper mon égo meurtri. Les gens sont tellement beaux. Ils ont des cheveux! Et une vie devant soi. Les Fêtes arrivent. Moi, ce sentiment n'est plus là. Ne partez pas en peur quand même, je ne suis pas dépressif mais disons que si je l'écris ce soir, c'est que j'étais un peu déprimé à ce moment-là et je me suis dit, il faut que je partage ça sur mon blogue.

Je suggère en premier un tracking suit original de Adidas en feignant la voix de Paulie Walnuts dans The Sopranos. Ma blonde me fait une face terrible. Je tente une tuque des Bruins de Boston blanche qui me fait autant que le petit casque faisait à Yvon Deschamps quand il faisait Ti-Blanc Lebrun à Samedi de rire. Je la prend pareil, elle fera à ma fille. J'essaie un vrai casque de snowboard, je me regarde dans le miroir et je me dis que je ferais dur en maudit si j'étais un véritable sportif plutôt qu'un vulgaire amateur de lignes ouvertes. Je vais dans les manteaux. J'enlève le mien pour tenter ma chance avec un gris qui a du minou dans le capuchon. Ma blonde rit encore.

Cr...qu'est-ce qu'il faut faire quand ta blonde rit du linge que tu portes ET du linge que tu veux acheter? Si t'es un homme, tu vas acheter ton linge tout seul, c'est ma solution. À suivre.

2 commentaires:

Rictus a dit…

T'es mieux d'acheter le linge que t'aime et de les mettre devant le fait accompli. Dans le genre '' Je l'aime, je le porte, même si c'est affreux ''. C'est une question de style, le Duke, tu vois...

Lapsus a dit…

@rictus
effectivement, c'est pourquoi je me suis retrouvé avec les chemises que tu connais, :-)