dimanche 17 août 2008

Bon dimanche

Alors, après mon réveil à 6h30, déjà plusieurs choses accomplies. MPV et S. ont perdu au soccer ce matin à 9h00 et je me suis enfilé deux hotdogs au terrain, question de payer les photos (il me fallait du change). J'ai posté sur ce blogue tantôt et sur Les Soliloquistes aussi.

Je dois dire que je n'ai pas eu une bonne soirée et une bonne nuit. Je ne sais pas pourquoi, j'avais tendance hier à un peu trop penser.

D'abord, mon infirmière-pivot m'a écrit vendredi après avoir lu ce blogue pour la première fois. Elle m'a écrit que je parlais ''des vraies affaires'', terme que j'interprète toujours comme étant ma mort éventuelle. On dirait qu'elle me met le doute au lieu de m'aider mais ce n'est pas volontaire de sa part, je dirais même que ça fait partie de la psychologie du cancer.

Pour guérir, il faut accepter l'idée de mourir. C'est totalement fou mais c'est comme ça. Il ne faut pas combattre la fatalité de la maladie mais la maladie elle-même. L'accepter, vivre avec et contempler la possibilité de mourir avec. Ça ne donne rien de se dire continuellement ''pourquoi moi?''. Il faut plutôt se dire que oui, j'ai le cancer, je vais le combattre, il se peut que je perde le combat mais en bout de ligne, je veux vivre plus que tout chose.

Je sais que je vais mourir. Tout le monde meure. Mais pas tout de suite dans mon cas. Pas cette année, mes traitements vont bien et les médecins semblent satisfaits de la régression de la maladie. Probablement pas l'année prochaine non plus. Dans deux ans? Qui sait? Je ne pense pas. Dans 10 ans? Pourquoi pas? Mais pourquoi pas dans 50 ans, comme ma grand-mère qui a vécu jusqu'à 97 ans et mes parents qui sont toujours vivants (75 et 78 ans dans le cas de mon père, malgré 13 opérations dans sa vie)?

-Papa, je ne veux pas que tu meures, me dit souvent ma plus vieille.

-Papa va mourir un jour, tout le monde meure ma fille.

-Oui mais on ne veut pas que tu meures pendant qu'on est des enfants.

-Papa va se battre ma fille.

Le problème, c'est que mes filles seront toujours pour moi des enfants. Et ça me rend triste à chaque fois.

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