Au chevet de papa
par Juliet Burch
Au chevet de papa
L'homme qui était/est mon père
Sa respiration hachée, difficile
La minceur de son corps
Sa main brûlante dans la mienne.
La chambre est paisible
Où la peur n'entre pas
On peut y mourir en paix.
Je n'ai
Finalement
Pas peur de tenir la main de cet homme
Qui fut si puissant.
Méditation.
Chambre
Où il est difficile d'entrer
Mais que l'on a, je ne sais pas pourquoi,
Du mal à quitter.
Ses yeux ouverts.
Il est là
Mais que se passe-t-il en lui?
Pause. Le métronome de son souffle
S'interrompt. Moi, tendue
Puis le rythme
Comme une horloge fatiguée
Repart.
À l'intérieur de lui,
Je me demande si
Il pleure
A-t-il peur?
Je cesse d'y penser
Quand je découvre
Que c'est sa main
Maintenant
Qui tient la mienne.
jeudi 29 janvier 2009
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3 commentaires:
Ouff, j'en ai les larmes aux yeux parce que je sais que c'est certainement papa qui me tiendra la main... Nous sommes si proches tous les deux...
Ma soeur est médecin aux soins palliatifs d'un hôpital de Montréal. Elle m'a dit être très heureuse de pratiquer ce genre de médecine. J'ai de la difficulté à la comprendre. Elle me dit que chaque patient lui fait un immense cadeau. Elle dit vivre un moment unique, précieux. Elle semble très heureuse. Elle dit que sa mission est de voir les gens partir en paix. Elle dit que les moments comme décrits dans ton billet sont des privilèges.
Merci pour ce beau texte. C'est magnifique.
@magenta
ton commentaire m'a fait penser au mien qui est âgé de 78 ans. En quelque part, lorsque je lis ce poème, je pense en premier à mes filles et à moi mais c'est à mon propre père qu'il faudrait que je pense aussi.
@la souimi
très très intéressant ton commentaire. Je me demande souvent comment ces gens qui cotoient la mort font pour composer avec. Ça m'éclaire.
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