jeudi 26 février 2009

La mort

(je voulais déjà, avant les événements, recopier ce passage du livre de David-Servan Schreiber)

''Avec soulagement, nous avons appris que la morte n'est pas douloureuse en elle-même. Dans les derniers jours, on cesse d'avoir envie de s'alimenter et de boire. Le corps se déshydrate alors progressivement. Plius de sécrétions, donc plus d'urine, plus de selles, moins de phlegme dans les poumons. Donc moins de douleurs dans le ventre, moins de nausées. On ne vomit plus, on ne tousse plus. Tout le corps se calme. La bouche est souvent sèche, mais il est facile de se soulager avec des petits glaçons ou un tissu mouillé. Une fatigue s'installe, et l'esprit se détache, le plus souvent avec le sentiment de bien-être, parfois même une euphorie. On a de moins en moins envie de parler à ses proches. Simplement de leur tenir la main et de regarder ensemble la lumière du soleil par la fenêtre, ou d'écouter le chant d'un oiseau, ou une musique particulièrement belle. Dans les dernières heures, on entend parfois une respiration différente qu'on appelle le ''râle''. Et puis, il y a généralement quelques dernières respirations incomplètes (les ''derniers soupirs'') et des contractions involontaires du corps et du visage qui semble se rebeller contre la disparition de la force vitale. Elles ne sont pas l'expression d'une souffrance, mais simplement la manifestation du manque d'oxygène dans les tissus. Puis les muscles se relâchent, et tout est terminé.'' (D.-S.Schreiber, Anticancer, Paris (France), Éd.Robert Laffond, 2007, p.278)

Je m'excuse, ce paragraphe est certainement morbide pour vous mais ce passage me permet de désarmorcer la peur de la mort. Lutter contre le cancer, c'est entretenir l'étincelle de vie en nous et non combattre obligatoirement la mort qui est inévitable de toute façon.

4 commentaires:

La Souimi a dit…

Ma soeurette est médecin aux soins palliatifs. Je ne sais pas si je t'ai déjà dit ça.

Mais tu n'en es pas là. Il y a toute la vie pour toi. Toute la vie...L'espoir. La force.

J'essaie de donner du sens à mon message. Il me semble que je suis maladroite. Je veux juste te dire que je t'accompagne virtuellement et que bien,,,c'est ça.

XOXOXOXOXOXOX

Lapsus a dit…

@la souimi
Non, non, tu n'es pas maladroite du tout. ''Mais tu n'en es pas là'', voilà tout le sens de ton message. Un verdict défavorable des médecins n'est pas une sentence de mort immédiate. Il reste de la vie.

Anonyme a dit…

Je reviens sans cesse lire ce message publié. Et rien à faire, je le termine toujours les larmes aux yeux. J'admire le courage de l'homme.

Lapsus a dit…

@anonyme
le courage, c'est relatif. Je pense qu'on a toujours le choix mais dans mon cas, avec deux enfants, je n'ai pas le choix, je dois voir la mort et la vie en face.