lundi 30 mars 2009

Chère Sylvie


Chère Sylvie, quand je suis arrivé au salon funéraire et que je t'ai vu, frêle mais paisible, dans ton cercueil, je ne te cacherai pas que je n'ai pu m'empêcher de penser à moi. Je me suis vu à ta place et j'ai prié. Mais j'avais la tête et le coeur ailleurs.


Chère Sylvie, quand je suis arrivé au salon funéraire et que j'ai vu tes deux belles grandes filles, dignes, fortes, sensibles, j'ai pensé à toi et à comment tu devrais être très fière d'elles.


Chère Sylvie, quand je suis parti, je t'ai demandé d'amener mon cancer avec le tien mais je sais que ce pouvoir n'est pas entre tes mains. Je t'ai demandé alors un signe d'encouragement, afin de me permettre de continuer car je ne me sens pas bien physiquement et psychologiquement ces jours-ci. Tu me l'as donné.



Chère Sylvie, j'ai une demande égoïste à te faire. ''Veille sur nous'', tes filles et mon frère t'ont demandé. Veiller sur eux ça doit vouloir dire de ne pas les soumettre à d'autres funérailles cette année, j'imagine, si tu vois ce que je veux dire...tu peux ricaner car tu étais certainement une très bonne ricaneuse.


Chère Sylvie, en échange, je te promets que je vais ici m'occuper de mon frère et de vos filles, du mieux que je peux.


Chère Sylvie, même si peut-être tu n'y croyais pas autant que moi, tu es partie vers l'autre monde et je suis sûr que tu vas me guetter une place. Et que tu vas trouver les meilleurs endroits pour relaxer sans pilules, sans tisanes, sans morphine, sans sac magique. Trouver les meilleurs restaurants pour enfin jouir pleinement de la nourriture sans engraisser et sans nausées. Trouver les meilleurs endroits pour se baigner ou faire du ski dans de la neige soyeuse comme les nuages.


Chère Sylvie, n'aie pas peur, je serai là un jour et nous nous moquerons des vivants et de leurs éternelles batailles dans la vie. Nous pleurerons aussi tous les succès de nos enfants respectifs, pleurer parce qu'elles ne sauront pas comment nous sommes tellement fiers d'elles, là-haut, comment elles nous manquent toujours terriblement, comment nous les aimons, tout simplement. Et un jour lointain, très lointain, ils viendront enfin nous rejoindre. Mon frère, ma blonde.


Chère Sylvie, je te laisse sur une chanson des Cowboys Fringants que tu connais très bien:


''Mais au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester

De notre p'tit passage dans ce monde effréné ?

Après avoir existé pour gagner du temps

On s'dira que que l'on était finalement

... Que des étoiles filantes''


ps j'aurais aimé que ce texte soit plus beau mais c'est le mieux que je puisse faire.

vendredi 27 mars 2009

Citation


Pour illustrer le propos de mon billet précédent à propos du divorce et de son dos très large, voici une citation tirée du livre ci-contre:


''Alors que vous vous débattez avec les mises au point entourant le divorce, le ressentiment et les blessures émotionnelles ne vont pas nécessairement disparaître parce que vous ne vivez plus avec votre époux. Il peut plutôt y avoir de constants rappels des vieilles peines. Il y a aussi de nombreuses occasions de subir des peines additionnelles. Votre partenaire avait la charge des poubelles ou de voir à ce que les enfants aient des vêtements dont ils avaient besoin et qu'ils aimaient. Quand vous sortez les poubelles avant d'aller au travail, que le sac déchire, que la sauce tomate tache votre vêtement et le plancher, il est facile d'en vouloir à votre ex pour vous avoir mis dans cette situation.''
(p.33)

La mort rôde

Mercredi, à la télé, Lyne-la-pas-fine meurt et dans la vie, mon frère qui m'envoie un texto à 0h18 pour m'annoncer que la mère de ses enfants, son ex, ma belle-soeur pendant 20 ans, est décédée à 22h58, entourée de ses deux filles (15 et 16 ans). Elle combattait un cancer depuis novembre 2006. Il m'avait dit mardi que les prochains jours allaient être difficiles.

Pas besoin de vous dire que ça m'a mis down un peu pas mal. Si je n'ai pas utiliser les mots ''mort'' et ''mourir'' dans mon dialogue intérieur 3500 fois chacun depuis ce temps, je ne les ai pas utilisé une fois.

Et puis hier, ma fille de 9 ans fait une crise terrible au service de l'aide aux devoirs. Et conséquemment, je me pogne solide avec mon ex au sujet de la présence de mes filles aux funérailles de leur ancienne tante, de la mère de leurs cousines. Je crois qu'elles devraient être présentes aux funérailles par solidarité et peut-être déclencher des discussions qui me mènera à répondre à leurs questions. Mais Madame pense que je devrais leur ''épargner ça après le divorce, leur grand-mère, ta grand-mère.'' Le divorce? The original sin, je lui répond. Il a le dos large celui-là. Tout est de la faute du divorce, même si ça fait six ans.

F*&k off, elle me répond, devant les filles qui commencent à pleurer. Get out of my house, qu'elle me dit. Je sors. Mes filles pleurent dans la fenêtre. Belle scène.

Ça s'annonce bien. Quoi, mes filles ne viendront pas me voir sur mon lit de mort parce qu'il faudra les protéger? Leur père va partir et elles ne le verront pas?

Des fois, j'ai hâte que tout finisse.

Mes zaaamis

Parmi mes nombreux Dubious Achievement (accomplissement douteux) dans la vie, il y a celui, à l'âge adulte, d'avoir été arrosé par une moufette.

Donc à chaque fois que nous voyons un animal de cet espèce à la télé ou sur le bord de la route, ma conjointe dit toujours, tiens, voilà un de tes zaaamis.

L'autre jour, je vais conduire ma plus jeune à l'école et pour une raison inconnue, elle me dit, ''toi papa, tu en as des zaaamis, hein?''

Et moi de répondre, ''oui, papa en a des zaaamis'', ne voyant pas du tout où elle s'en allait avec ça.

Elle: ''toi, tes zaaamis, c'est les moufettes''

Moi: ''...''

Nouveau modèle de blogue

Je trouve que ça fait printemps, Pâques, renouveau, aéré, vivant, clair? J'aime.

Gros échange

Comme nous avons pu le constater dimanche soir à Star Académie, Éric Lapointe vous a quitté pour rejoindre mon équipe, les Abstinents.

Lorsque j'ai rejoint un de mes chums pour lui annoncer la nouvelle, il m'a dit qu'il se souvenait de moi surtout comme Éric Lapointe, AVANT qu'il change d'équipe.

Ça va faire un an dimanche prochain que je n'ai pas pris une goutte d'alcool. Je ne pensais jamais que ça m'arriverait un jour.

jeudi 26 mars 2009

Mad Dog

L'un des avantages d'être malade est qu'on peut laisser la coquetterie quotidienne de côté. Pas besoin de se laver quand ça ne nous tente pas (ex.en se levant avant d'aller travailler), pas besoin de s'habiller propre. Porter des cotons ouatés? Bien-sûr, surtout le premier du mois pour me (mor)fondre dans la faune urbaine de mon village.

Des nouveaux vêtements? À part les deux polos de taille moyenne que j'ai acheté l'an dernier à ma sortie de l'hôpital, je ne me suis pas procuré de vêtements depuis. Un total laisser-aller de ce côté. Il faut dire que je commence à être écoeuré de mes quatre paires de jeans mais le temps des bermudas s'en vient.


De la pommade pour le cheveux? Je ne me souviens plus de l'effet que ça fait de coiffer. Je vous le dis, je n'ai aucune idée.


Parfum? Seulement pour les sorties spéciales. Exemple quand je suis allé voir Malajube il y a deux semaine et quand j'irai voir Éric Lapointe samedi soir.


Enfin, tout ça pour vous dire que je suis très fier de ma barbe. Avec ma tête que je vais raser ce soir, ça va me donner un look Mad Dog Vachon.

6/49

Mardi, je suis allé luncher chez McDo et j'ai trouvé un os dans une McCroquette.

Puis en arrivant chez moi, ma conjointe m'a dit qu'une dame avait appelé le midi pour savoir si je pouvais graver une pierre tombale. Elle avait eu mon nom de son oncle qui habite à Asbestos.

Pensez-vous que j'aurais dû m'acheter un 6/49?

samedi 21 mars 2009

La malédiction de l'Ensaignantmobile

Lundi, je lis ce texte à propos des irritants dans l'Enseignantmobile. Et que se passe-t-il mardi avec mon auto? Le ''check engine'' s'allume après quelques kilomètres. Attention.

vendredi 20 mars 2009

Réponse à Laborantine

Voici un message que j'ai eu en février. Je m'excuse de n'y répondre que maintenant mais ça m'a laissé perplexe pendant longtemps.

''Ma mère a déjà eu un diagnostic cancer du sein, ça se termine tres bien son histoire d'ailleurs. Mais pourquoi j'ai le sentiment qu'un jour moi aussi parce que je suis sa fille?

- J'ai peur de la mort et je ne veux pas l'admettre...(ds ma conscience je n'ai pas peur du tout)
- Parce qu'on arrête pas de nous demander nos antécédents?
- Parce que je culpabilise? ''

Je ne sais pas quoi écrire. Je pense que si tu ne fais que penser à ça, tu te culpabilises, tu vas te rendre malade, c'est évident. Par contre, avec les inquiétudes que tu me décris, ça doit être difficile.

Je veux parler de mon cas. Mes parents sont cancer-free malgré leur âge (78 ans pour mon père et 75 ans pour ma mère). Mais ma soeur a eu un cancer au début de la quarantaine et elle se porte très bien aujourd'hui à 53 ans.

On peut donc dire que cette maudite maladie frappe de façon plutôt aléatoire. Mais pas tout à fait. Il y a un terrain fertile pour le cancer.

J'ai été diagnostiqué d'un cancer à 36 ans. Je n'ai jamais fumé de ma vie mais j'avais un emploi stressant, je n'étais pas trop en forme, je ne pratiquais pas de sport à part la balle-donnée (quel athlète) et je mangeais très mal. Et dans les cinq dernières années, je me suis divorcé et j'ai perdu un emploi.

Je t'inviterais donc à consulter deux livres qui pourraient t'aider. Le premier est Anticancer, de David Servan-Schreiber et le deuxième est La mort, ça s'attrape ? - Identifié dans la vie, identifié dans la mort de Jean Montbourquette. Le premier traite du ''terrain'' et le deuxième abonde dans le sens de la prédisposition des gens à vouloir mourir de quelque chose de prédéterminé.

J'espère que ça t'aidera Laborantine!

jeudi 19 mars 2009

Retour aux listes

Ça fait longtemps que je n'ai pas fait de listes. C'est peut-être pour cette raison que je me suis mis à faire des casse-tête (pluriel de casse-tête? casses-têtes? casse-têtes?).



Mon infirmière-pivot m'a dit qu'il faut que je me fixe des objectifs proximaux (tiens, en ce jour de budget provincial, utilisons la langue des bureaucrates), des trucs à faire d'ici 3 à 6 mois.



Mais commençons donc avec ma liste de la semaine, de la journée:



-transférer mes informations de mon agenda bleu 2008 à mon agenda rose 2009

-appeler Bell pour avoir TSN en HD

-dormir

-lire 30 pages de A World Without End (A Book Without End si je ne m'y met pas sérieusement, 1000 pages en anglais, écrit petit comme la Bible)

-charger des tounes de mes CDs de Dave Matthews Band qui traînent sur le meuble de cuisine depuis deux semaines dans ce but

-télécharger des tounes hots sur iTunes à partir des magazines achetés ce mois-ci

-régler la question des impôts

-sortir le recyclage

-remplir et envoyer mon formulaire de passeport

-étudier le programme que ma prof de yoga m'a concocté

-répondre à mes courriels

-dessiner si le coeur m'en dit

-accorder ma guitare et voir si je suis encore capable de jouer les 2 tounes que je connaissais

-faire le ménage du printemps de la partie non-finie du sous-sol

-marcher

-aller faire des emplettes pour le souper et acheter quelques trucs à la pharmacie

Citation II

(traduction imparfaite de moi)

''Un homme va chez le docteur.

Il lui dit que ça ne va pas, qu'il est déprimé, dépressif, qu'il se sent seul dans le monde et qu'il sent que personne ne le comprend.

Le docteur lui répond que ''le traitement est simple, le grand clown Pagliacci est en ville ce soir, vous devriez vous acheter des billets et aller le voir, ça devrait vous remonter.''

Et l'homme se met à pleurer: ''Mais docteur...je suis Pagliacci.'' ''

- Watchmen, Alan Moore & Dave Gibbbons

Citation I

Je ne pensais jamais citer un film de super-héros ici:

''Everyday, the future looks a little bit darker but the past, even the grimy parts of it...well, it just keeps on getting brighter all the time''

- Watchmen, Alan Moore & Dave Gibbons.

mardi 17 mars 2009

Pouvoirs

(Conversation dans l'auto)

MOI: Devinez qu'est-ce qu'on mange ce soir?

MPV: Du steak

MPJ: Du macaroni au fromage

MOI: Coudonc R., tu lis dans mes pensées, on mange du macaroni au fromage...Attendez, je pense à une couleur. À quelle couleur je pense?

MPV: Bleu

MPJ: Rose

MOI: Là c'est B. qui a lu dans les pensées. Je pensais à bleu. Je pense maintenant à un chiffre de 1 à 10.

MPV: 5

MPJ: 9

MOI, en préparant mon mauvais coup: Oups, personne ne l'a, c'est 8. OK, je pense à une partie du corps de M. (ma conjointe, qui conduisait)...

Et MPV, en sortant de l'auto, se pointe la poitrine. Sérieusement, je voulais leur dire que je pensais aux yeux de M. mais j'ai été déjoué, désarçonné. Elles connaissent leur père ces enfants-là.

lundi 16 mars 2009

Heureux d'un printemps

Enfin le soleil. Mais toujours ce maudit vent. Ce petit vent mesquin qui nous rappelle que l'hiver se termine le 21 mars et pas vraiment avant. Et que souvent, on va en tirs de barrage en avril.

Mais tout de même, arrêtons de chiâler. Hier, je suis allé chez ma soeur avec le reste de la famille (minus mes enfants, question de garde partagée) pour fêter l'anniversaire de mon père qui aura 79 ans demain, à la St-Patrick.

Voyez comme c'est drôle avant le Registre de l'État civil du Québec. Le système fonctionnait quand même avec les curés et les paroisses et je dirais même que c'était plus simple pour obtenir un extrait de baptême, moins de bureaucratie.

Ma grand-mère paternelle a toujours dit à mon père, qui se prénomme Réjean, que son vrai nom, puisqu'il était né le jour de la fête des Irlandais, était Patrick (mon père dit ''Patrice'', version française). Ce que mon père a toujours cru, jusqu'à l'âge de 30 ans où il a dû faire sortir un extrait de baptême pour une raison quelconque.

Déception. Point de Patrick. Joseph quelque chose, quelque chose, Roland, Réjean finalement.

Ce n'est qu'un nom finalement. Parlant de nom justement, lorsque mon ex était enceinte de ma plus vieille, on faisait un gag à mon père. Puisque mes enfants ont des racines irlandaises par leur mère, on avait laissé planer la rumeur qu'on nommerait notre enfant, si c'était un garçon, Seamus, excellent prénom typique d'Irlande.

Face à cette terrible nouvelle, mon père était désemparé: ''(chu) pas capable de le dire''. Imaginez, un grand-père incapable de nommer son petit-fils! Et pas par sa faute, par la faute de ses parents inconscients (et surtout moqueurs).

Finalement, ma fille est née et elle porte le même prénom qu'une de mes tantes, la soeur de mon père. Pas compliqué.

Bonne fête 'Pa.

jeudi 12 mars 2009

Voici comment un grand malade s'occupe



Quelles couleurs! Quel relief! Ne vous inquiètez pas, ce n'est pas mon talent d'artiste qui a évolué à la vitesse de la lumière, c'est un casse-tête de 750 morceaux fait en 9 jours à temps perdu, entre deux matchs de bridge, une séance de danse en ligne et 4-5 parties de bingo.

Je pense que c'est mon vieillissement qui s'est accéléré à la vitesse de la lumière. Haha.

Pour ceux qui trouvent l'oeuvre belle, c'est une toile de James Coleman intitulée Portofino Coast et le casse-tête est en vente chez Korvette à 4.99$. Des heures de plaisirs.

ps Et de blasphèmes gratuits aussi, surtout si on cherche pendant des jours un morceau pourtant évident de la fenêtre de gauche du milieu de la maison jaune. Nous pensions que les chats l'avaient mangé.

Qui a pris mon âme, en prenant ses choses?

Je me sentais nerveux mardi matin avant mon traitement. À la limite des nausées. Je ne sais pas, on dirait que c'était comme la première fois. Donc la routine commence. La prise de sang dans mon super trooper pickline (supa-pa, troupa-pa). Visite chez le doc. Début du traitement.

Je choisis la chaise 8, celle de mon idole de jeunesse, pas Doug Risebrough mais bien Cam Neely, ancien franc-tireur des Bruins et membre du Temple de la Renommée du hockey (50 buts en 44 matchs).

Ça me remonte seulement un peu. Puis j'entend la musique qui émane de la radio du poste des infirmières. Et cette toune.

''Aller quelque part s'en aller
Retrouver
L'air et le pollen
Je t'aime

Le soleil emmène au soleil
Le matin au midi
Et les enfants jouent avec la vie''

- J.-P. Ferland / P.Baillargeon, Le soleil emmène au soleil

C'est un signe que tout va bien aller. Je sors mon iPod. Je mets ma playlist Happy 2. Et ça remonte aussi vite que mes défenses, mon attaque et mon hémoglobine. Comme le #8 sur Patrick Roy.

Merci pour ta toune.

Excusez

La semaine passée je ne filais pas bien. Je m'étais développé un espèce d'étirement, point, crampe, caillot, malaise, mal dans la partie droite de ma poitrine. Encore un petit tour de ma tête?

Pourtant, après la bonne nouvelle de mardi dernier, je devais me sentir comme Superman mais non. Je me sentais pas trop d'énergie, flat comme un vieux pepsi oublié sur le comptoir. Il faut dire que mardi dernier, mon hémoglobine était à 75 (bas) et que j'avais refusé une transfusion pour digérer et annoncer la bonne nouvelle. Ça ne me disait pas de passer une journée à l'hôpital non plus durant la semaine de relâche.

Enfin, c'est ce qui a semblé me rattraper car j'ai entretenu ce mal toute la fin de semaine. Vraiment mal, à prendre un cocktail de Tylénol et de Advil aux 4 heures. Avec de la misère à me coucher à l'horizontal.

Exactement les mêmes symptômes qui m'ont forcé à consulter un médecin avant que je tombe malade il y a un peu plus d'un an. C'est ce qui me déprimait en plus. Quoi, un an de chimio et je suis au même point? Et quand je vais arrêter la chimio dans 6 semaines, je vais retomber malade comme ça? La maladie progresse à ce point?

Pas vraiment finalement. Mon traitement et deux transfusions ont suffi et je suis un nouvel homme. Le mal est disparu complètement. Il faut dire que ça a tout de même rendu perplexe le bon docteur N. qui a levé un de ses imposants sourcils suite à la description de mes symptômes et les résultats positifs de mes examens. Je crois que c'était vraiment mon coeur qui en arrachait. Mon hémoglobine était rendue à 67.

En tout cas, fini les refus de sang. Give it to me! Après une trentaine de transfusions, une de plus ou de moins, ce n'est plus mon propre sang de toute façon. Il ne me reste que mon âme.

vendredi 6 mars 2009

Réponses

Vous avez été nombreux à m'envoyer des messages d'encouragement et ma boîte de courriel est remplie. Je vais donc vous répondre dans les commentaires.

Et pour ceux et celles qui étaient -et qui le sont toujours- avec moi en pensée, merci encore!

jeudi 5 mars 2009

La guerre

C'est mon infirmière-pivot qui avait raison. Il ne faut paniquer que devant les faits, même si c'est difficile.

L'oncologue, en m'accueillant dans son bureau m'a dit, les yeux brillants, que ce n'était pas des ''mauvaises nouvelles'' qu'elle avait ce matin. Mes tests sont négatifs. Je n'ai rien sur les os, rien sur mes autres organes. Nous pouvons donc poursuivre ma chimiothérapie dans les plus brefs délais. Il se peut toutefois que les tumeurs ne soient pas toutes disparues lorsque ma chimiothérapie se terminera en avril.

J'étais tranquillement soulagé et ma conjointe, presque hystérique. J'étais évidemment très content mais tout de même calme. Et trois jours après, c'est la même chose, j'ai le même sentiment ''égal''. La guerre n'est pas gagnée et comme en Afghanistan, pour copier l'actualité, il se peut qu'elle ne se gagne jamais.

Ce décalage s'explique peut-être par le cheminement différent que nous avons suivi depuis un an. Mon IP nous a dit que c'était parce que nous n'étions pas à la même étape par rapport au cancer. Je vois les choses différemment.

Enfin, je suis toujours là. Je tousse un peu mais mon appétit revient. Mes traitements vont finir. Je traverserai lorsque j'arriverai à la rivière.

lundi 2 mars 2009

Lundi 22h

Demain je rencontre le médecin vers 9h00. J'ai passé mon scan ce matin. Et on m'a installé un gelco dans le bras pour pouvoir injecter sous pression le colorant qui rend la lecture des cellules anormales possible. J'ai fait cela comme un grand mais l'infirmière était très bonne car elle a réussi du premier coup. Sur ma main en plus où j'ai la peau aussi épaisse qu'une retraitée de 80 ans qui habite en Floride et qui se fait bronzer 2 heures par jour (je pense à la colocataire de Marie a un je-ne-sais-quoi).

Enfin, comment je me sens? Pas si pire dans le fond. J'ai été tellement déprimé dans les derniers jours que je suis prêt à tout entendre, même si au fond de moi, je ne serais vraiment prêt à entendre parler de ma propre mort.

Physiquement, mon appétit a baissé mais j'ai plus d'énergie. J'ai des spasmes et des points dans le dos et la nuque. Je dors relativement bien. Sauf que je ne respire pas aussi bien que lorsque je suivais mes traitements. Et je tousse aussi. Légèrement, mais tout de même.

Dans la déprime et le stress, mange. C'est ce que je vais faire avant de me coucher. Un espèce de trottoir aux framboises, full agents de conservation, gras trans et sucre.